Lectures pour tous : George Orwell
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« Je suis toujours sidéré d’entendre des gens déclarer que le sport est propice à la bienveillance entre les nations, et que si seulement les gens ordinaires du monde entier pouvaient se rencontrer sur un terrain de football ou de cricket, ils n’auraient aucune envie de s’affronter sur un champ de bataille. Même si des exemples concrets (comme les Jeux olympiques de 1936) ne nous rappelaient pas que les compétitions sportives internationales donnent lieu à des débauches de haine, on pourrait le déduire de quelques principes généraux. [...] Dès lors qu’il se prend au sérieux, le sport n’a plus rien à voir avec le fair-play. Il s’associe à la haine, à la jalousie, à la vantardise, au mépris de toutes les règles et au plaisir sadique que procure le spectacle de la violence. Autrement dit, il s’agit ni plus ni moins d’une guerre sans coups de feu. » George Orwell, L’esprit du sport, 14/12/1945, Tribune (Londres). Traduit de l’anglais par Lucien d’Azay pour les éditions Bartillat.