Bande dessinée : censure au ministère
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« Vous pensiez que la censure de la bande dessinée n’existait plus en France ? Détrompez-vous ! Dame Anastasie est toujours là : Charlotte Mensuel, la revue créée par Vincent Bernière et Bastien Vivès vient de se faire refuser son statut d’organe de presse avec comme conséquence de subir une TVA désavantageuse. Une décision qui revient à étrangler un des rares mensuels de BD encore en vie en France. L’instance de censure, la commission paritaire des publications et agences de presse (CPPAP) n’en est pas à son coup d’essai en bande dessinée: les revues Tarzan, Pilote, (A Suivre), Ferraille ou Lapin ont subi les affres de cette commission, avec quelquefois des rétropédalages suite au tollé suscité par leurs décisions scandaleuses.
« Nous vous parlions récemment de la revue Charlotte Mensuel fondée par celui qui relança Métal Hurlant et Les Cahiers de la bande dessinée, Vincent Bernière, et le dessinateur Bastien Vivès. Voici qu’elle s’avère censurée par une obscure commission du ministère de la culture.
« Mesdames Rachida Dati, ministre de la culture, Laura Debezy, secrétaire générale de la commission paritaire des publications et agences de presse (CPPAP) et Laurence Franceschini, conseillère d’État et présidente de la même CPPAP rejoindront-elles le très célèbre substitut Ernest Pinard qui avait réussi au XIXe siècle à faire interdire à la fois Madame Bovary, Les Fleurs du mal et Les Mystères du peuple (respectivement de Flaubert, Baudelaire et Sue), au tableau d’honneur des censeurs français ?
« C’est possible, en signant la décision de ne pas accorder le statut d’organe de presse à Charlotte Mensuel, elles ont mis une option sur ce que l’Histoire, avec sa grande hache, comme disait le poète, retiendra d’elles.
« De quoi s’agit-il ? Pour soutenir la presse, l’État dispose d’une réduction de la TVA sur les "ventes, commissions et courtages" » portant le taux de TVA habituel de 5,5 à 20% à seulement 2,10 % en métropole, et de 1,05 % dans les départements de Guadeloupe, de Martinique et de la Réunion (il n’existe pas de TVA en Guyane). Cette réduction des taux est essentielle à une diffusion des abonnements et de la vente au numéro dans de bonnes conditions. »
[Extrait d’un article de Didier Pasamonik, dans ActuaBD daté du 30 mars 2025, dont on lira la suite ici .]
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