Coup d'Etat manqué en Belgique
Le 21 mai, à Bruxelles, Jan Bucquoy aurait échoué dans sa quatrième tentative de coup d'Etat porté contre le pouvoir féodal belge.
Chaque année à date fixe, le réalisateur de la Vie sexuelle des Belges - bédéiste de talent (connu pour ses détournements cochons de Tintin et Milou, et pour avoir gagné un procès spectaculaire contre les héritiers de Hergé), artiste conceptuel lacanien (en 1992, il décapita au milieu de la Grand-Place à Bruxelles, une effigie de Baudouin le Catholique, figure de père impuissant adulée de ses sujets) et ancien conservateur du Musée de la femme - s'efforce en effet ludiquement de déstabiliser le royaume.
Suivi de deux compagnons, ce 21 mai 2008, il aurait pris d'assaut le Palais royal, sis place des Palais à Bruxelles. Après avoir planté dans les jardins de l'établissement deux drapeaux respectivement noir et rouge et affiché leurs intentions immédiates ("Prendre le pouvoir et transformer le palais en logement sociaux"), Jan et ses amis auraient été interpellés pour "non-respect d'une zone neutre interdite à toute manifestation" et accusés formellement de "violation de domicile" par les services chargés de la protection du monarque et de son épouse.
Libéré deux heures plus tard, Jan Bucquoy aurait été à nouveau brièvement arrêté pour interrogatoire dans son café, le Dolle Mol, au centre de Bruxelles.
La rareté des informations dispensées par les services de l'Etat, par la presse officielle, autant que par Jan Bucquoy lui-même m'oblige, on l'a vu, à user de prudents conditionnels. Ce qui est sûr, c'est que ce matin, samedi 24 mai, le royaume des Belges va toujours aussi mal.
Jan Bucquoy (à gauche) dans son film la Vie sexuelle des Belges 3, Fermeture de l'usine Renault à Vilvoorde (1998)
[Plus haut : DR Editions Vent d'Ouest]