Trombicula autumnalis
L'internaute obligé de passer juillet au grand-duché du Luxembourg (ou en Alsace, ou dans le septième arrondissement de Paris) croit qu'un séjour estival à quelques encâblures de la côte atlantique donne des idées exaltantes, comme celle-ci :
Ou celle-là (plus ou moins la même chose) :
C'est compter sans le trombicula autumnalis, dont la larve est connue sous le nom d'aoûtat, et qui vaut quelques désagréments au voyageur mal avisé.
Cette larve est l'objet de la leçon de choses de la quinzaine, selon des informations empruntées comme d'habitude à un site de spécialistes bien documentés et disposant d'un vocabulaire très inquiétant. On va voir ça.
Le trombicula autumnalis est un acarien. Il possède quatre paires de pattes. Long de 2 mm, il est d'un blanc jaunâtre, le corps couvert de poils denses et courts. La nymphe diffère de l'adulte par sa taille (0,9 mm) et sa couleur rose pâle. La larve nous intéresse directement : c'est elle qui provoque les démangeaisons (et c'est elle qu'on appelle l'aoûtat). Elle est très petite (0,2 mm) et ne possède que trois paires de pattes. Son corps, de forme ovale à globuleuse, est rouge orangé à rouge écarlate.
Les nymphes et les adultes sont aveugles et vivent dans le sol où ils se nourrissent d'oeufs d'insectes et de divers athropodes. Les adultes hivernent puis pondent au printemps dans le sol (400 oeufs au moins par femelle), les oeufs donnant alors des larves au bout de 20 à 40 jours. Celles-ci vivent à la surface du sol (sur les mottes de terre, petits cailloux ou herbes et brindilles tombées à terre) et doivent se fixer, dès leur naissance et dans les plus brefs délais, sur un animal à sang chaud pour se nourrir des sucs tissulaires ou de la lymphe de ce dernier. Cet hôte est le plus souvent un petit vertébré (lapin, hérisson, taupe, rongeur, oiseau), un animal domestique, voire un homme. Une fois la prise alimentaire effectuée, la larve se laisse tomber sur le sol et s'enfouit dans la terre; elle se transformera successivement en pré-nymphe (stade de repos), nymphe (stade mobile), pré-adulte et adulte.
Les symptômes résultent de la piqûre de l'aoûtat qui, enfonçant ses pièces buccales dans la peau de l'homme, dégage un suc digestif capable de solubiliser les tissus, avant d'aspirer le liquide nutritif produit. Ces piqûres alimentaires entraînent des envenimations locales ou générales (papule boursouflée, rougeâtre de 2 à 3 mm de diamètre, entourée d'une auréole plus claire de 1 mm) au bout de quelques heures; des démangeaisons très vives au bout de 20 à 30 heures, lorsque les larves se décrochent, et qui peuvent persister du 2e au 7e jour (lésions prurigineuses).
Bref. Comment irait-on jeter son bonnet par-dessus les moulins (ou sur les bateaux à voile) ou jouer les pirates de charme avec de pareilles papules ?