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le vieux monde qui n'en finit pas
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11 juillet 2008

Kvetch !

jerry_larry« Un homme monte dans le train de Chicago à la gare centrale de New York et s'assoit en face d'un vieux monsieur qui lit un journal en yiddish. Une demi-heure après le départ du train, le vieux monsieur pose son journal et commence à gémir comme un enfant craintif. "Oy, c'que j'ai soif... Oy, c'que j'ai soif... Oy, c'que j'ai soif..."
« A la fin, l'autre homme n'en peut plus. Il se lève, se dirige vers la fontaine d'eau fraîche au bout du wagon, remplit un verre d'eau et s'en retourne vers sa place. [...] Il s'arrête devant le vieux monsieur et s'éclaircit la gorge. Le vieux monsieur lève les yeux au milieu d'un "oy", le regard plein de gratitude pendant qu'il vide le verre en une seule gorgée. [...] L'homme s'assoit enfin et ferme les yeux, prêt à commencer sa sieste. A ce moment, le vieil homme se permet un soupir de remerciement. Puis il s'enfonce à nouveau dans son fauteuil, lève le front vers le plafond, et dit, aussi fort qu'avant: "Oy, c'que j'avais soif..."
« Si vous comprenez cette blague, vous n'aurez aucun problème à apprendre le yiddish. »

Et vous adorerez le livre de Michael Wex d'où j'ai tiré cette histoire géniale. Il s'intitule Kvetch ! Le yiddish ou l'art de se plaindre (traduit de l'anglais par Anne-Sophie Dreyfus, Denoël, "Médiations", 320 pages, 22 €). On y apprend autant de choses que dans le Talmud, et on s'y marre presque autant qu'aux blagues juives de Jerry Seinfeld et Larry David [photo] dans Seinfeld - ou celles de Larry David tout seul dans Curb Your Enthusiasm.

Enfin, comme tout est dans tout et que dans le vieux monde, décidément, on trouve des tas de choses formidables, voici cinquante-huit secondes d'une vieille chanson anarchiste américaine, mais où l'on s'égosille en yiddish plutôt qu'en anglais. C'est émouvant comme pas deux. Mais je n'ai pas tout à fait fini le livre de Wex et ne suis donc pas foutu d'en comprendre les paroles (avec les sous-titres, on devine un peu). Alors, si quelqu'un peut nous dire d'où ça vient, de quand ça date, tout ça... eh bien vous connaissez l'adresse d'ici. (Je remercie XLanig, qui a déposé cet extrait sur Dailymotion. Impossible d'établir le contact. Peut-être nous écrira-t-il.)


Yiddish Anarchist song

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Commentaires
G
oups...<br /> <br /> coquillette: <br /> bien sûr, 1892 - et non 1992 - pour la disparition de ce monde de David Edelshstadt...!!!
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G
et... (mais où s'arrêtera-t'on) même un documentaire de 1980 intitulé "The Free Voice of Labor : The Jewish Anarchists" (réal: Steven Fischler & Joel Sucher)<br /> > http://raforum.info/article.php3?id_article=118
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G
Du coup, je suis tombé sur un autre disque reprenant une autre version de la dite chanson:<br /> "In libshaft un in gerangl (In Love and in Struggle) - The Musical Legacy of the Jewish Labor Bund" (YIVO, 1995 - belle pochette!)<br /> > http://www.yivoinstitute.org/index.php?tid=106&aid=266
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G
Quelques précisions biographiques sur David Edelshtadt, ouvrier (14 heures par jour), militant et poète dans les 'sweatshops' de NYC à la fin du dix-neuvième siècle (il meurt à l'âge de vingt-six ans en 1992)<br /> > http://recollectionbooks.com/bleed/Encyclopedia/EdelstadtDavid.htm
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T
Sans attendre la giboulée de regards courroucés, de sourcils froncés et de haussements d'épaules atterrés que me vaudra le commentaire précédent, je précise que le verbe "cheveubler" appartient au premier groupe, et qu'il est parfaitement connu des coiffeurs amoureux de la langue. On a donc le droit de parler d'un homme "qui cheveuble, mais qui ne tremblotte pas trop", fût-il un anarchiste américain. Dont acte.
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