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7 octobre 2008

Gudule

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Les grands romans de Gudule

ZOÉ BORBORYGME

Zoé était trayeuse spécialisée dans une banque de sperme. Elle aimait son métier car, comme elle le disait souvent, «Ce qu'il y a de bien dans ce travail, c'est les contacts humains.» De plus, elle ambitionnait secrètement d'épouser son patron, car c'était un banquier qui avait pas mal de de liquide. Sa vie s'écoulait donc, foutrement active, quand un jour...

Il était neuf heures du matin. Zoé s'apprêtait à enfiler ses gants de caoutchouc aseptisé quand elle vit arriver son directeur - qui répondait au doux nom d'Anatole Youplala -, la mine bouleversée et le regard vitreux.

- Il y a une fuite dans la banque ! murmura-t-il dans un rauque sanglot. Puis il ajouta :

- Deux mille tonnes de sperme ont disparu ! avant de s'effondrer sur le sol, inanimé.

Zoé avait l'habitude de prendre les choses en main. C'était une femme énergique.

- Je m'occupe de cette affaire, remettez-vous, lui dit-elle en lui tapotant maternellement les joues.

(A suivre)


Voilà ce qu'on put lire dans Pendant ce temps à Landerneau, supplément à (A suivre), magazine de bandes dessinées de la fin des années soixante-dix. Une poignée de pages vaguement autogérées par Yvan Delporte, André Franquin et leur bande de potes. Expérience qui tourna court, les Pieds Nickelés de l'ex-Trombone illustré, réfractaires aux menaces de censure de la maison Casterman, prirent rapidement leurs cliques et leurs claques. On ne connaîtra donc jamais la fin du grand roman de Gudule (en photo ici dans Les Deux Orphelines vampires de Jean Rollin), bien connue aujourd'hui pour ses livres destinés aux lardons. Sans oublier «Vos gueules les mômes !», sa chronique rigolote dans Siné Hebdo.

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Commentaires
T
Nous mettons une équipe sur l'affaire. Ca vous coûtera une bouteille de gros plant.
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G
Ça alors ! Je suis cuite ! Démasquée ! Dévoilée ! (pas sur la photo, heureusement !) D'où diantre monsieur Tatum a-t-il exhumé ces scandaleuses gaudrioles, dont j'avais perdu jusqu'au souvenir ? <br /> Ceci dit, ça m'a fait bien rigoler de relire mes conneries de jeunesse. Conneries qui — je le rappelle juste, sans en tirer la moindre fierté, je le jure ! — ont été la cause de la démission de toute l'équipe de Landerenau ! Et puisque je vous tiens, cher monsieur Tatum (vous permettez que je vous appelle "cher", n'est-ce pas ?), vous qui archivez ces choses innomables, je m'en vais vous poser une ch'tite question. Dans le dernier Landerneau, celui où les aventures de Zoé Borborygmes sont remplacées par un gros pavé noir, Franquin avait fait un joli dessin. Il me représentait en larmes, et lui me consolant, en me répétant, dans une bulle, tous les mots censurés dans ma rubrique. Ce dessin, si j'ai bonne souvenance, il m'en a fait cadeau, et je l'ai — gourdasse que je suis — confié à l'imprimerie du Charlie Hebdo de l'époque, pour illustrer l'article où je racontais l'affaire. Il ne m'est, bien sûr, jamais revenu. Je n'ai plus non plus le numéro de "A suivre" où il est paru. Si vous, ou un lecteur de ce blog, pouviez me le scanner et me l'envoyer, ce serait un fabuleux cadeau. <br /> Voilà, c'est dit, merci d'avance.
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T
Pour savoir tout ce qu'il faut savoir sur Delporte, on pourra bientôt se reporter à l'album plein de témoignages, de belles images et de magnifiques dessins, à paraître chez Dupuis. "Yvan Delporte, le réacteur en chef", de Christelle et Bertrand Pissavy-Hyvernault. <br /> (C'est pas une pub. Je le dis, parce que je l'ai lu, gros malins.)
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