Treize à table aux Kerguelen
« Quels sont les douze films français que tu emporteras quand tu décideras d'échouer pour de bon aux Kerguelen ? » On me pose si souvent la question que j'ai fini par me pencher là-dessus. Pourquoi douze ? sans doute à cause des huîtres. Pourquoi les Kerguelen ? parce que grâce aux manchots, phoques, baleines et éléphants de mer qui en constituent la faune naturelle, sans parler des pensionnés de la marine marchande qui y dessèchent paisiblement leurs vieux jours, l'archipel est nettement moins sinistre que l'habituelle "île déserte", fût-elle perdue en plein soleil au milieu du Pacifique. (De tout' façon, je ne sais pas nager et j'ai peur des squales.) J'y ai passé une semaine, sur cette liste. La voici. Au lieu de ricaner (Quoi, y a pas de Bresson ? Et Bénazéraf, il est où ? Et Mocky, Guitry, disparus de la photo ? Et Straub ? En rachachant, c'est pas un film français, peut-être ?), envoyez-moi les vôtres. Y a la place.
Finis Terrae, Jean Epstein, 1929
L'Atalante, Jean Vigo, 1934
Une partie de campagne, Jean Renoir, 1936
Les Vacances de M. Hulot, Jacques Tati, 1953
L'Amour d'une femme, Jean Grémillon, 1954
Lola, Jacques Demy, 1961
Adieu Philippine, Jacques Rozier, 1962
Cléo de cinq à sept, Agnès Varda, 1962
Méditerrannée, Jean-Daniel Pollet, 1963
Le Mépris, Jean-Luc Godard, 1963
Tristana, Luis Bunuel, 1971
Corps à coeur, Paul Vecchiali, 1978
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On a gardé une tranche de gâteau au chocolat pour l'inévitable treizième à table.
Personne ne le mérite plus que Pierre Étaix (Yoyo, 1965).
D'ailleurs, le voilà.