« Taisez-vous, Straub ! »
Lu ceci, chez l'onorabile dottore Orloff.
[...] Eh bien à une époque où ne cessent de jacasser d'innombrables individus gonflés de leur absolue insignifiance (Vous avez feuilleté quelques pages du dernier torchon de l'infâme menteur/falsificateur/révisionniste Philippe Val ? Vous avez entendu l'abominable ordure Kouchner [...] Vous avez lu tous ces titres de journaux, de l'Humanité au Figaro se féliciter de la victoire d'Obama – comme si ça allait changer vraiment les choses ! – et donner sans vergogne des bons points de « démocratie » aux Américains, en oubliant qui est à la tête de notre pays ?), où nous sommes constamment abreuvés de discours pontifiants visant à instituer plus de lois, de règlements et de cellules psychologiques pour défendre les droits des otaries, des nains tétraplégiques ou la parité homme/femme chez les chauffeurs routiers ; je peux vous assurer que ça fait du bien d'entendre une parole incroyablement vive et intelligente : la parole des Straub.
Il ne paie pourtant pas de mine, le père Straub, avec ses allures de « plouc » et son bon sens ouvrier, son accent à couper au couteau, sa chemise à carreaux et son éternel mégot aux lèvres. Et pourtant, il connaît aussi bien Hölderlin que Cézanne et lorsqu'il évoque Pavese ou Vittorini, c'est à la fois lumineux et passionnant. Et il ne faut pas oublier la regrettée Danièle Huillet, petite fourmi ouvrière du couple, qui reprend parfois son époux, l'houspille (« Taisez-vous, Straub ! ») et complète avec une incroyable complicité ses propos.