Des bagnoles et des combats de coqs
Le plus innocemment du monde (ben tiens !), deux films ont été évoqués aujourd'hui dans des échanges électroniques, sur les axes fort fréquentés Bruxelles-Nantes et Schaerbeek-Schaerbeek. Two-Lane Blacktop et Cockfighter. Toujours les mêmes, hein ? Alors donc, double clin d'œil à Guy de là et Philippe d'ici, et le témoignage de ma fidèle et trop lointaine amitié à Gilles Laprévotte - dont je recommande avec la plus extrême véhémence le dernier livre, De nouvelles vagues (les nouveaux cinémas des années 60-70) - qu'on peut demander chez l'éditeur, c'est-à-dire ICI, si des libraires mal informés ne font pas leur boulot.
« L'Amérique est ici une étendue en dehors des grands axes, comme à l'écart des terres cadastrées; îlots perdus à la limite du désert et du silence, ces lieux commencent à ressembler aux villes fantômes de la conquête de l'Ouest, hors du temps et de l'espace, semblables à cette bourgade endormie et vide où les deux voitures changent de plaques d'immatriculation. Amérique profonde, et pas uniquement au sens social du terme, où seuls les combats de coqs réveillent momentanément ce ventre profond du sommeil, espace à deux doigts de l'immobilisme et qui vit au rythme d'un temps ralenti. » [Gilles Laprévotte, «Au point mort du monde», in Ch. Tatum, Monte Hellman, 1988, Yellow Now & festival d'Amiens.]