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le vieux monde qui n'en finit pas
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26 novembre 2008

Ivan Chtcheglov

« C’est dur d’être dans le trou, et de connaître l’enjeu. Je suis devenu, moi aussi, un symbole, et même ici, ils l’ont compris. Passera, passera pas, reviendra à sa langue ou reperdra la mémoire ? [...] Il ne reste plus qu’à sortir malade, vu l’impossibilité de se soigner en clinique On s’en doutait bien, il y a dix ans, nous n’étions vraiment pas bêtes, pas bêtes du tout.
Si l’impossibilité de se soigner en clinique est une opinion indéfendable pour le patron, cependant je maintiens, absolument en accord avec K[amouh], qu’on ne peut pas se soigner ici. La maison démolirait n’importe lequel d’entre nous. Pas exprès, bien sûr. Mais quoi ? Je fais de la propagande situationniste avec un ou deux membres du personnel. Pourquoi pas ?
Et comment sortir ? Comment se reposer assez pour sortir ? Impossible, probablement. Sortir ! Ils me font peur ! Je phantasme à plaisir : ils trouveront un moyen de m’affoler et ils m’embarqueront. En 1959, on avait convoqué deux cars bourrés de flics (autant qu’il m’en souvienne). Enfin, 24 flics pour votre camarade… Cependant, vous me connaissez aussi lorsque je suis très mal. Il n’y a pas de quoi envoyer 24 flics. D’ailleurs, il n’y a jamais de quoi !
Que vous dire d’autre, mon cher Guy ? Je suis malade. Je suis dans les jérémiades, les 400 volontés, la haine, le délire, les imprécations, l’«amour funeste et jaloux», les menaces, les coups de l’enfance, les prophéties de malheur de L[anglais], et les «écoute ta mère» de W[olman]. [...]
Les fêtes, ici, cela vaut la peine d’être vu. Je crois que vous n’y perdriez pas votre temps. C’est moins triste que les fêtes de tout le monde. C’est ce qu’il y a de mieux ici, les fêtes. » [Ivan Chtcheglov, extrait de Lettres de loin, in I.S.]



déposé par le duc de trèfle

~

Lectures conseillées

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« On eût dit qu'en regardant seulement la ville et la vie, il les changeait. Il découvrit en un an des sujets de revendication pour un siècle ; les profondeurs et les mystères de l'espace urbain furent sa conquête. »

Ce passage du film In girum: imus nocte et consumimur igni est un des nombreux hommages rendus par Guy Debord à son ami Ivan Chtcheglov, alias Gilles Ivain. Debord n'a jamais oublié que c'est de l'étroite complicité qui l'a lié à Chtcheglov de 1953 à 1954 que sont nées les idées autour desquelles s'est constituée l'Internationale situationniste, trois ans plus tard: dérive, psychogéographie, révolution de la vie quotidienne et de l'urbanisme, construction de situations... Malgré ce rôle décisif, on ignore presque tout d'Ivan Chtcheglov; à part quelques fragments de lettres, on ne connaît de lui que le Formulaire pour un urbanisme nouveau, partiellement publié par Debord dans le premier numéro de la revue Internationale situationniste. Jean Marie Apostolidès et Boris Donné ont mené de patientes recherches dans les archives familiales d'Ivan Chtcheglov, retrouvé des correspondances, interrogé des témoins pour reconstituer son itinéraire. Ils offrent enfin, sinon une biographie définitive (des zones d'ombre demeurent), du moins des éléments qui permettent de mieux comprendre la personnalité complexe de Chtcheglov et dissipent certaines légendes et rumeurs. [Présentation par l'éditeur de Ivan Chtcheglov, profil perdu de Donné et Apostolidès, Allia, 2004.]

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Commentaires
C
Chère LEoncita999, quand l'avez-vous donc connu, en quelle année ? Merci. Christophe Kotanyi<br /> <br /> Berlin<br /> <br /> lszu@gmx.de
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L
J'ai connu Ivan CHTCHEGLOV au musée de cire de Montmartre .Etudiante je faisais le guide de ce musée en plusieurs langues tout comme lui.Il était très pâle,me paraîssait malade physiquement et mentalement.IL ne voulait pas parler.Il me semble qu'il y avait aussi un problème avec une femme ou une épouse.Je me demandais souvent qui il était
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