Ukiyo-e : splendeurs des courtisanes
Splendeurs des courtisanes
« Le musée Idemitsu de Tokyo, nous dit-on, possède une des collections les plus riches et les plus belles dans le domaine de l'ukiyo-e, ou "peinture du monde flottant" (de la fin du XVIIe au milieu du XIXe). C'est pourquoi le musée Cernuschi, de Paris, lui a emprunté un lot de 112 peintures magnifiques (rouleaux suspendus, rouleaux en longueur, paravents) signées des plus grands maîtres. Pour les abîmer le moins possible, elles sont montrées en deux fois. Nous avons raté la première série. La seconde est proposée aux regards depuis la semaine dernière, et jusqu'au 4 janvier seulement. Quand je vous aurai dit que les artistes les plus prestigieux s'y sont essayés (Ando, Harunobu, Utamaro, Hokusai, Hiroshige) et que l'ukiyo-e a pour sujet principal les jolies femmes - spécialement les courtisanes de Shin-Yoshiwara, le quartier des plaisirs d'Edo, car c'est ainsi qu'on appelait alors la capitale du Japon, vous allez dresser l'oreille, grommeler: "Ah ? Les estampes japonaises?" et me demander l'adresse. Ça se trouve au 7 avenue Velasquez dans le VIIIe arrondissement et c'est ouvert tous les jours sauf le lundi, Noël et Nouvel An. Pour le reste, vous composerez le 01.53.96.21.50. J'ai lu quelque part que ukiyo signifia d'abord la fugacité de la vie puis, par capillarité, les agréments de l'existence. Une sorte de carpe diem oriental, donc, qui ne pouvait connaître son essor qu'à Tokyo, repaire de tous les divertissements. Mais qu'il s'agit d'un art très raffiné qui ne verse nullement dans un libertinage frelaté. Vous êtes prévenus. Chez Cernuschi, musée des arts de l'Asie de la ville de Paris, pas de libertinage frelaté. »