Canicule 8
warrah
« Lorsque le Beagle accosta aux îles Falklands (que nous appelons les Malouines), son plus célèbre passager, Charles Darwin, décrivit un renard deux fois plus grand que le renard d'Europe: le warrah. Découvert en 1860, il jouissait d'une abominable réputation. On le prétendait sanguinaire et agressif, au point que les voyageurs allumaient chaque soir de gigantesques feux pour éviter de le voir débouler au beau milieu du campement. Lord Byron, lors d'un voyage qu'il fit aux Falklands en 1764, en porta témoignage. Darwin fit les recherches qui s'imposaient et ne découvrit aucun proche parent du warrah, dont il reconnut l'originalité au sein de la famille des canidés.
« Pour son malheur, le warrah portait une somptueuse fourrure aux tons orangés, et sa queue, longue et fournie, noire vers son extrémité, se terminait pars un cône d'un blanc éclatant.
« La chasse intensive dont il faisait l'objet lors du passage de Darwin, conduisit celui-ci à prédire sa prochaine extinction.
« Le dernier warrah fut abattu à Shallow Bay en 1876, dix-sept ans après la parution de L'Origine des espèces. »
Georges Daublon, À la recherche des animaux disparus, Flammarion, 2004
Francis Picabia, Femmes au bull-dog, 1941