Coupat : Le Monde choqué
Lu ceci, en conclusion de l'édito du Monde daté de ce matin (« Terroristes ? »)
« [...] Dès lors, les questions sont simples. Primo, quels sont les éléments de l'enquête justifiant le maintien en détention de Julien Coupat [embastillé depuis quatre mois et sept jours], alors que les huit autres mis en examen ont été libérés ? Deuxio, que contient le dossier, puisque les enquêteurs ne disposent ni d'un flagrant délit, ni d'aveux, ni même d'indices ? Tertio, sur quelle base la qualification grave de terrorisme a-t-elle été retenue et maintenue, quand, à l'évidence, les auteurs des dégradations des lignes TGV ne cherchaient pas à faire de victimes ? La justice et les enquêteurs se doivent d'y répondre rapidement. Sauf à accréditer le sentiment croissant que cette affaire est artificielle, effectivement absurde, donc profondément choquante. »
Nous, on se demande pourquoi cette affaire devient subitement, après cent trente jours d'incarcération, « artificielle, absurde, donc profondément choquante ».
C'est peut-être bon signe.
Mais n'allons pas trop vite. Pour le fottorinesque plumitif, il ne s'agit encore que d'un sentiment. (On ne va quand même pas lui demander d'exprimer des idées, encore moins des convictions. L'éditorial du Monde, en mars 2009, exprime des sentiments. Des états d'âme, quoi.)
Sentiment qui disparaîtra, nous promet-il, si la justice et les enquêteurs répondent rapidement au journal Le Monde. Rapidement. Avant le 11 novembre prochain ?
Le Monde, journal de tous les pouvoirs (graffiti enragé, avril 1968)