Jim Thompson
« Un peu de patience, déclara Jim Thompson à sa femme avant de mourir, le 7 avril 1977.
D'ici une dizaine d'années je serai célèbre. »
Kola Kwariani et Sterling Hayden dans The Killing (Stanley Kubrick, 1956):
dialogues de Jim Thompson
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« Ce que je trouve caractéristique de Thompson, c'est sa manière de bâcler ses intrigues. Le problème de l'intrigue proprement policière ou criminelle ne l'intéresse pas. [...] On a considérablement simplifié l'histoire, en gardant simplement l'ambiance de départ, c'est-à-dire ce personnage complètement paumé qui marche à coté de ses pompes, qui se raconte des histoires et passe son temps à se trouver au pied du mur, en agissant toujours par stéréotypes: cassages de gueule, violences qui vont jusqu'à l'assassinat. [...] Pendant longtemps on a travaillé sur le caractère des deux personnages principaux en essayant d'etre le plus près possible de cet univers thompsonien où les gens passent leur temps à faire le contraire de ce qu'ils disent. [...] [Le personnage thompsonien] je le vois comme Wozzeck. C'est un personnage qui n'a pas de langage, en quelque sorte. Il est obligé de prendre son langage et ses réactions chez les autres. Il est entièrement conditionné par le monde qui l'entoure. Il n'a pas de recul. Il est englué dans une situation. Peut-être est-ce une forme d'innocence première. Dans d'autres circonstances, il serait un individu plutôt bon. Il le dit d'ailleurs, "Je suis un brave type." Puis il est conduit à avoir des espèces de réactions stéréotypées. Par rapport à la saloperie du monde, il finit par se conduire comme un super-salaud. Sa femme s'en va, il pleure sur elle. Sa femme revient, il a envie de la petite. Chaque fois qu'il lui arrive quelque chose, au lieu d'envoyer des fleurs il envoie des balles de 6,35. Il me fait penser à Monsieur Ripois. Je me suis d'ailleurs beaucoup inspiré du dialogue de Raymond Queneau. »
Georges Perec, entretien avec François Guérif et Jean-Paul Gratias, 7 avril 1979 (!), Polar n°2, mai 1979. [Perec cosigna avec Alain Corneau le scénario de Série noire, d'après Des cliques et des cloaques / A Hell of a Woman. Avec Patrick Dewaere, Marie Trintignant, Bernard Blier, Myriam Boyer.]
Marie Trintignant dans Série noire
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Nothing More than Murder (1949, Cent mètres de silence)
Pop. 1280 (1964, 1175 âmes)
Cropper's Cabin (1952, Deuil dans le coton)
The Kill-Off (1957, Hallali)
Wild Town (1957, Éliminatoires)
Roughneck (1954, Vaurien)
The Nothing Man (1954, Monsieur Zéro, ou Le Secret qui tue)
After Dark, my Sweet (1955, La mort viendra, petite)
A Hell of a Woman (1954, Des cliques et des cloaques)