Jean-Claude Rousseau : Série noire
Pendant une semaine (22-29 juillet), le dernier film de Jean-Claude Rousseau, Série noire (19') est visible chez Independencia, cherchez bien. On trouvera sur le même site un long entretien avec le cinéaste, ami et "protégé" des Straub-Huillet.
Extrait
Les numéros de l’habitation, éclairés par les phares, créent une atmosphère de polar.
C’est comme ça que je l’ai compris. Et que m’est venue l’idée de ce titre, Série noire. Tout de suite aussi en pensant aux noirs du film... Là, il n’y a plus que le bruit de la voiture à la nuit tombée. À cet endroit, j’avais tenté un retour avec la flûte japonaise. C’était pas mal. Puis j’ai changé pour faire entendre dans le lointain le dernier coup de feu qui introduit l’intérieur. Vous voyez ?
Ah oui !
Vous ne l’aviez pas remarqué ?
Si, si. Je voulais vous donner satisfaction. En fait, je vous déçois.
Bon. Il y a un léger fondu. Il suffit que le message appelle « Jean-Claude » pour que je me retire.
La voix pleure.
Ah oui ? Je n’ai pas entendu ça comme des pleurs. Quoi que j’allais dire que la voix est humide.
Elle implore.
Le téléphone est raccroché, tout de suite le son final du répondeur s’accorde au piano qui va rencontrer de façon harmonieuse la flûte et achever le film.
Lyrique, et donc en sens archaïque, Série noire fonctionne à ce moment comme un iPhone.
J’aime que vous dites iPhone et pas aïe-phone.
Et bien, sur l’iPhone, si vous recevez un appel lorsque vous êtes en train d’écouter un morceau de musique, celui-ci s’interrompt en fondu et reprend quand la conversation s’arrête.
Ca ne me surprend pas.
Parce que vous êtes hi-tech.
Vous ne saviez pas ?
Plus hi-tech que J.-M. S.
Il va vous surprendre.
Ici, une bio de Rousseau: dérives.tv
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Et là, quelques images-mémoire
Les antiquités de Rome
La vallée close
Une vue sur l'autre rive
L'appel de la forêt