Policia belgica torturadora
Policia Torturadora
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C'est Le Soir, torchon proche du pouvoir, qui le dit. [ La police a tabassé des détenus à Forest ]
« Des policiers de la zone de Bruxelles-Midi se seraient livrés à des actes d’une violence inouïe alors qu’ils pourvoyaient au remplacement des surveillants partis en grève, le mardi 22 septembre puis, un bon mois plus tard, le vendredi 30 octobre. Les faits, d’une gravité extrême, ont fait l’objet de nombreux témoignages collationnés par la commission de surveillance de la prison de Forest-Berkendael : une instance instituée par la loi qui en fixe la composition – elle doit comprendre au moins un médecin, un magistrat et un médecin.
« (...) Cette commission demande que ces faits, qu’elle a consignés dans un rapport, fassent l’objet d’"une enquête approfondie et indépendante" et que "les responsables soient sévèrement sanctionnés".
« La direction de Forest a, elle aussi, rédigé un rapport circonstancié transmis, notamment, au ministre de la Justice et à l’administration pénitentiaire.
« "Les premiers faits sont survenus lors de la grève sauvage du mardi 22 septembre. Ce jour-là, la prison a été investie par les policiers de la zone de police de Bruxelles-Midi (NDLR : une quarantaine, semble-t-il) qui ont littéralement pris le pouvoir, dans l’établissement où ils ont fait régner la terreur. Ils n’ont d’ailleurs pas hésité à exercer des menaces sur les directeurs et les agents pénitentiaires qui, présents dans l’établissement, voulaient s’interposer."
« Selon les nombreux témoignages recueillis par la suite, des policiers s’en prendront ce jour-là à un détenu, alors qu’ils accompagnent le servant, chargé de la distribution du repas du soir au rez-de-chaussée d’une aile. Ils sont alors interpellés par un détenu "assez fragile sur le plan psychique", qui leur a demandé de pouvoir téléphoner à sa mère handicapée, habitant la région de Charleroi, pour la prévenir de ne pas se déplacer inutilement à la visite du lendemain, supprimée en raison de la grève.
« Devant leur refus, le détenu insiste pour pouvoir s’entretenir avec le chef de quartier de l’aile et essuie un nouveau refus. L’homme refuse alors de réintégrer sa cellule. Il recevra un coup de matraque sur la tête et sera violemment repoussé dans sa cellule où il sera roué de coups. "Plusieurs taches de sang au mur (…) témoignent de la violence des coups reçus, écrit la commission. Avant de quitter sa cellule, l’un des policiers s’est lavé les mains au lavabo de celle-ci, tandis que le détenu gisait par terre, inconscient, à ses côtés. Appelé en urgence, à l’intervention du servant, le médecin de garde de la prison a constaté que l’interné se trouvait dans un état critique et a ordonné son transfert immédiat à l’hôpital."
« Des faits bien plus violents encore surviendront lors de la grève du 30 octobre. Ce jour-là, selon la Commission de surveillance, certains des policiers qui se sont substitués aux grévistes se promènent encagoulés pour qu’on ne puisse les reconnaître. D’autres entreront "à cinq ou six" dans la cellule d’un détenu pour l’emmener au cachot, tout en le frappant et en écartant un directeur qui veut intervenir. Au cachot, ils le forcent à se déshabiller entièrement et à se mettre accroupi, tandis qu’ils le frappent avec des matraques dans le dos et sur les testicules. Ils l’obligent alors à répéter après eux "Le prophète Mohammed est un pédé" et "Ma mère est une pute". Devant ses sanglots, ils se gaussent : "Tu pleures comme une femme, maintenant !"
« Un autre détenu aura l’oreille déchirée. Un troisième sera frappé au visage avec une bouteille d’eau. Les policiers s’en prennent également à un ancien collègue emprisonné pour des faits de mœurs. "Ils l’ont harcelé toute la nuit, le menaçant de livrer «un pédophile» aux autres détenus, écrit encore la commission. N’en pouvant plus, il a craqué et s’est ouvert les veines (…). Ce n’est qu’à la reprise du travail, le lendemain à 6 h du matin, qu’un agent l’a découvert presque vidé de son sang. »
« À la zone de police de Bruxelles-Midi, on se refuse à tout commentaire. On signale seulement que ces faits font actuellement l’objet d’une enquête menée par l’instance de contrôle interne de la zone de police. »