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le vieux monde qui n'en finit pas
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17 janvier 2010

The rabbi is busy, démerdez-vous avec le dibbouk

serious_man
Michael Stuhlbarg, Richard Kind

 

Comme on a pu le lire ici et là, A Serious Man est le film le drôle que Joel Coen et son petit frère Ethan ont tourné depuis longtemps. C’est aussi le plus tordu, par conséquent le plus intéressant. Peut-être le meilleur. La critique la plus pétaradante que j’en ai lue est de très loin celle que Bill Krohn a postée aux Cahiers du cinéma de janvier. Après avoir brillamment décrypté le film, ses mécanismes et ses références, Bill relève tout à coup que Larry (Michael Stuhlbarg) est harcelé au téléphone par une sorte de Club du disque du mois. Celui-ci réclame le paiement de l’album qu’il recevra bientôt (sans l’avoir commandé, comme ça se pratique dans ce genre d’officine): il s’agit d’Abraxas de Carlos Santana. Or, rappelle le critique, « Abraxas est le nom d’une déité gnostique, le grand Archon. C’est un des démons envoyés par le Démiurge pour régner sur notre monde – le Bousilleur qui a créé l’univers comme prison pour maintenir l’homme à une infinie distance du vrai Dieu, qui n’a rien à voir, lui, avec les injustices d’ici-bas. » C’est là une allusion très précise au héros et à sa situation dans cette vallée de larmes. En outre, conclut Bill après avoir évoqué la Gnose – un de ses dadas –, « la principale hérésie chrétienne dérivée du gnosticisme est le manichéisme, devenu synonyme de pensée noire et blanche, le contraire de l’ambiguïté, tandis que la version juive du gnosticisme est la Kabbale, qui rationalise les souffrances du juste par une doctrine de la réincarnation (gilgul, en hébreu) ». Précision qui fait définitivement le lien entre le dibbouk du prologue et le professeur de maths du Minnesota dont les mésaventures, en 1967, se nourrissent des souvenirs d’enfance de Joel et Ethan. Tout devient limpide, mais on se rappelle tout à coup qu’Abraxas n’était pas sorti au moment des faits: l’album de Santana ne verra le jour que trois ans plus tard. Pris en sandwich entre le mort-vivant du shtetl au XIXe siècle et les mises en demeure téléphoniques venues du futur, A Serious Man est donc non seulement une formidable comédie juive (« Les Coen signent le plus juif des films – mazel tov ! », lit-on dans le Philadelphia Inquirer cité par Bill), mais aussi la première incursion des auteurs dans le fantastique kabbalistique. Après une vingtaine de films sous influences diverses, Joel et Ethan Coen vont-ils enfin recommencer à nous surprendre ? On l’espère. Un des prochains pourrait être l’adaptation du polar bizarro de Michael Chabon, The Yiddish Policemen’s Union. En attendant, on se détend en écoutant Carlos Santana qui débarque du futur avec « Samba Pa Ti ».

michael_chabon

 ~

 

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Commentaires
M
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M
Leur plus belle réussite depuis bien longtemps. Peut-être est-ce, avec Barton Fink, mon préféré. Je me demande avec insistance si l'apologue qui ouvre le film dans le stetl est pure invention ou non.<br /> Au passage, je viens de voler cette petite chose, pour ceux qui sont intéressés : http://cinema.blog.lemonde.fr/2010/01/24/grandiose-court-metrage-des-freres-coen/
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G
ça m'étonne pas des Coen qu'ils fassent un bon film de temps à autre, ils loupent leur coup 4 fois sur 5 mais la 5ème fois, attention!<br /> J'attends celui-ci patiemment...
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L
Belle critique, oui, limpide, de celles qui donnent envie de voir un film. <br /> (Tant que le "fantastique kabbalistique", percutant W.S. Burroughs, ne donne pas π, d'Aronofsky, ça va.)
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