Le jazz que je préfère (12) Noël Arend
J’ai demandé à quelques amis et comparses d’établir la liste de leurs 25 albums de jazz préférés. (...) Pour voir l'historique de la série, cliquer sur "jazz 25", dans les tags, au bas du présent billet. Pour le mode d'emploi, cliquer ICI.
Aujourd'hui : Noël Arend
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Herbie Nichols, « The Complete Blue Note Recordings », 1955-1956, coffret de 3 CD comprenant à un ou deux CD près tout ce que ce pianiste a enregistré. J’adore l’univers musical de cet artiste très personnel, assez désarticulé, sautillant et plein d'humour. C’était un ami de Monk !
Giorgio Gaslini, « Gaslini Plays Monk », 1981, CD Soul Note. Là encore on est dans un univers très personnel. Arriver à jouer Monk avec autant de perspicacité et d’originalité ainsi qu’avec une belle technique... Chapeau !
Elmo Hope, « Homecoming ! », CD Riverside (RLP 9381) OJCCD 1810-2. Elmo Hope Sextet and Trio, enregistré en 1961 à New York. Encore dans l'environnement de Monk et cependant si différent et très personnel.
Ran Blake, « Short Life of Barbara Monk », CD Soul Note 121127-2, enregistré le 26 août 1986 au Blue Jay Recording Studio, Carlisle (Massachusetts). Voilà encore un artiste dont j'aime toute l'œuvre pour son humour, sa sérénité, son silence, ses ruptures, ses citations fréquentes et son esprit « cinéma noir ». J'aime également tous ses enregistrements avec Jeanne Lee.
Dave Burrell, « Windward Passages », CD 6138 hat Hut, enregistré en public le jeudi 13 septembre 1979 au Stadttheater, Bâle. Encore un pianiste très personnel adepte du discontinu, comme ceux qui précèdent.
Sonny Clark, « Sonny Clark Trio », (Sonny Clark, piano ; Max Roach, drums ; George Duvivier, bass.) Il existe deux disques à ma connaissance qui portent le même titre (tous les deux excellents) [1957 Blue Note, 1960 Bainbridge]. Encore un pianiste original, très percussif, qui a accompagné beaucoup de musiciens avec toujours beaucoup de couleurs.
Al Cohn / Bill Perkins / Richie Kamuca, « The Brothers ! » CD RCA Victor, enregistré les 24-25 juin 1955 à New York. On change de genre et de lieux avec cette musique très construite mais légère et équilibrée. J’adore Lester Young... Donc j’apprécie cette école qui a révélé de grands solistes comme ceux-ci, avec un Kamuca plus parkérien !
Art Farmer, « Modern Art », CD Liberty (Japon), enregistré les 10-11-14 septembre 1958. Ce trompettiste raffiné accompagné par le discret Benny Golson au ténor ainsi qu’un étonnant Bill Evans au piano offre un disque tendre tout en étant musclé.
Hampton Hawes, « The Trio. Complete Sessions », Gambit Records 69235. Deux CD enregistrés en 1955-1956 à Los Angeles et New York. J’aime tous les disques de ce pianiste puissant et sensible ancré dans le blues et le gospel, qui parfois déraille avec beaucoup d’humour.
Lee Konitz, « Inside Hi-Fi », CD Atlantic 1258, enregistré le 26 septembre et le 16 octobre 1956 au studio Van Gelder, Hackensack (New Jersey). Encore une voix originale née un 13 octobre. (Comme Art Tatum, Ray Brown, Pharoah Sanders, Terry Gibbs et Noël Arend.) J’aime particulièrement le premier morceau, Kary's Trance, qui me donne la chair de poule chaque fois que je l’entends.
Lennie Tristano / Warne Marsh, « Intuition », CD Capitol Jazz CDP 7243 8. Lennie Tristano's Historic 1949 Capitol Sessions with Lee Konitz and Warne Marsh & Marsh's 1956 Classic Jazz of Two Cities. (recorded in october 1956 in Los Angeles, and March and May 1949 in New York City). Une merveille d'intelligence et d'inventions avec des musiciens exceptionnels.
Cecil Taylor, « Jazz Advance », CD Blue Note CDP 784462 2, enregistré en septembre 1956 à Boston. La musique de Monk, Ellington et Taylor par Steve Lacy et Taylor, une merveille ! Du syncopé et du désarticulé comme j'aime.
Lester Young, « The Complete Aladdin Recordings of Lester Young », 2 CD Blue Note CDP 72438 32787 25. Le poète savant, pudique, offrant une musique ouverte, libre, sensuelle et décalée.
Miles Davis, « Kind of Blue », Columbia/Legacy CK 64935, enregistré le 2 mars et le 22 avril 1959. Je n’avais encore que seize ans lorsque j’ai entendu ce disque qui m’a fait aimer le jazz. Bien sûr, c’est devenu un monument vénéré, mais est-ce une raison de le dénigrer ? Tant de choses ont été dites sur ce disque... Écoutez-le.
Duke Ellington, « The Blanton-Webster Band », coffret de 3 CD RCA 74321 13 181 2. La vaste production de Duke Ellington offre plein de chefs-d’œuvre, et il fallait trancher. J'en aurais bien cité d'autres mais... j'aime beaucoup ce coffret.
Coleman Hawkins / Ben Webster, « Encounters », CD Verve 5214272, ou sur LP « Tenor Giants », Verve 2610046. Une belle rencontre avec sur le vinyle une séance avec Roy Eldridge en plus. De la douceur et du muscle.
John Coltrane, « The Complete 1961 Village Vanguard Recordings », coffret de 4 CD Impulse ! IMPD4-232. John Coltrane et Eric Dolphy déroulant les chefs-d'œuvre que sont India, Impressions, Spiritual, etc. Que du bonheur.
Thelonious Monk, « Brilliant Corners », LP Riverside RLP12 226. Selon moi le meilleur disque de Monk et, en plus, celui que je préfère. Avec Sonny Rollins, Ernie Henry, Oscar Pettiford et Max Roach, tous en forme, qu’espérer de plus ?
Charles Mingus, « Oh Yeah », CD Atlantic 8122-75359-2. Disque de 1961 que j’ai beaucoup écouté et qui est lié à des souvenirs personnels. Avec la colère de Mingus, les torrents de Roland Kirk et Booker Ervin, j’aime ça !
Billie Holiday, « The Golden Years 1933-1941 », coffret de 3 LP CBS 66377. Des interprétations envoûtantes et souvent douloureuses, pleines de nostalgie et de désespoir mais si proches de la vie !
Sonny Rollins, « Saxophone Colossus », CD Prestige (7079) OJC20 291-2, enregistré le 22 juin 1956 à New York. Eh oui, j'aime aussi Rollins, avec cette puissance mêlée de décontraction.
Art Pepper, « The Trip », CD Contemporary OJCCD-410-2 (LP S-7638). Voilà encore un musicien dont j’aime presque tous les disques, qui me touche beaucoup par sa fragilité et sa sensibilité.
Bud Powell, « The Amazing Bud Powell », spécialement le volume 1 (1951). CD Blue Note CDP 7 81503 2. Je n’ai pas aimé tout de suite Bud Powell. Pourquoi ? alors que maintenant je l’adore et souvent mesure l’immense influence qu’on retrouve chez énormément de pianistes. Vraiment le père du piano bop.
Charlie Parker / Dizzy Gillespie, « Bird and Diz », CD Verve 521 436-2, enregistré en juin 1950 à New York. Un très grand disque, et aussi un de mes préférés. Très représentatif du mouvement be bop. Avec Monk !
John Lewis, « Grand Encounter », CD Pacific jazz, CDP7 46859 2, enregistré le 10 février 1956 à Los Angeles. Un très beau disque plein de décontraction et de suavité grâce à Bill Perkins, Jim Hall, Percy Heath et Chico Hamilton.