Matière à réflection pour les jongleurs couronnées
Notre ami Bertieux, infatigable enragé, me rappelle (où avais-je la tête ?) que le 21 janvier 1793, nous coupâmes celle du roi. Je lui dédie cette image souvenir, les blogs servent à ça. Matière à réflection... Aux autres, je recommande en passant la lecture du petit livre que Jean-Clément Martin vient de publier chez Gallimard («Découvertes» n°566), La Terreur, part maudite de la Révolution. Loin des clichés tel-le-ment moooo-dernes sur la Terreur, cette intolérable «dérive annonçant les totalitarismes des siècles à venir», l'auteur s'entend à replacer l'épisode dans l'histoire de la violence politique. Son essai est donc, selon les points de vue, glaçant ou simplement rafraîchissant.
Pour les travaux pratiques, j'avancerai cet extrait d'un tract anonyme collé sur les murs de Paris durant l'été 93.
« Sans-culottes je vous le répète, il faut que la guillotine soit permanente, que l'infâme, la scélérate, la sanguinaire Marie-Antoinette, les généraux traîtres qui ont vendu Condé, Valenciennes, les députés infidèles qui ont entretenu des correspondances avec les tyrans coalisés, les rebelles de la Vendée et les département fédéralisés, les administrateurs infidèles, les juges prévaricateurs, les prêtres contre-révolutionnaires, les accapareurs, les agioteurs, les intrigants, les conspirateurs, enfin nos vraies sangsues, soient jugés sur-le-champ et aillent expier leurs forfaits à l'aimable guillotine [...], car n'en doutez pas, mes amis, tant que ces scélérats existeront, la république sera en danger et le sang des patriotes ne cessera de couler. »
Eh bien ça, si ce n'est pas moderne...