Brassens incite nos enfants à dire des gros mots
« Exercice. Tracez une ligne vierge pour chaque lettre de l'alphabet et enjoignez les enfants à trouver des mots lestes qui commencent par chacune d'icelles.
« Axiome. Un enfant qui ne dit que des grossièretés est un malpropre. Un petit qui ne s'exprime qu'à mots choisis n'est assurément qu'un connard. On exigera d'une âme bien faite qu'elle s'empare à l'envi et selon les circonstances de chaque registre de langage.
« Exercice. La maîtresse d'école prendra soin de confier aux enfants l'écriture et l'interprétation d'une chanson paillarde. Les rimes sont optionnelles mais ceux qui n'y colleront point de gros mots auront zéro. Ayez en tête que les grossièretés que je proférais de mon vivant étaient déjà désuettes en ce temps-là. Au lieu de gode, apprenez à dire pine. Accordez clope au masculin. On jugera l'élève à sa capacité à faire tordre de rire ses camarades. Facile ? De faire rire les copains ? Essayez donc... »
[J'ai piqué le dessin de Sfar et le texte qu'il accompagne, dans le catalogue Brassens ou la liberté, Clémentine Deroudille et Joann Sfar, Dargaud/Cité de la musique, 2011.]