Cinéma érotique et porno français : LE dictionnaire
Vu les tarifs rédhibitoires des services postaux semi-privatisés, ce fut toute une affaire pour le faire venir à Bruxelles - ce livre de cinéma de l'année, que dès demain nous lirons à la plage en suçant des sorbets aux fruits de la passion. Un émissaire de Christophe Bier, professeur de philosophie et l'un des vingt-trois contributeurs du pavé, est venu hier soir nous l'apporter en mains propres. En témoigne, ci-haut, la présence de ses lunettes sur une table du Cirio. L'ouvrage qui, malgré son poids, un bon kilo pour douze cents pages, tient bien dans la main, s'intitule Dictionnaire des films français pornographiques & érotiques (16 et 35 mm). Christophe Bier, on l'a déjà dit, en est le maître d'oeuvre, et l'éditeur se nomme Serious Publishing (clic). Plutôt que d'en paraphraser le prière d'insérer en guise d'éloge, on préférera en injecter des extraits roboratifs, ici même. Mais n'attendez pas trop pour le commander, car le tirage n'est pas illimité.
En attendant, voici un extrait de Luc Moullet (Cahiers du cinéma, décembre 1977) placé en ouverture du Dico. « Il se passe pour ce cinéma ce qui s'est passé pour le western il y a trente ans. C'est-à-dire que les critiques, automatiquement, sautent ces films-là. Et dans dix ou vingt ans les gens vont se précipiter pour voir les cinquante ou plutôt les deux cents films sexy francais ou étrangers annuels pour essayer de découvrir des merveilles, et ils les découvriront probablement. »
Et puis Paul Eluard qui écrivait, en mai 1929, dans une Lettre à Gala: « [...] Et c'est un spectacle très pur, sans théatre. Les gens ne remuent pas les lèvres, en tout cas pas pour parler; c'est un "art muet" un "art sauvage", la passion contre la mort et la bêtise. On devrait passer cela dans toutes les salles de spectacle et dans les écoles. Ca finirait par des mariages possibles, les premiers, par des unions sacrées, multiformes. La poésie n'est pas née, hélas ! »