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le vieux monde qui n'en finit pas
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27 juillet 2011

W.C. Fields et le Traité du Ris

« An l'espece des hommes il y ha autant de visages differans, qu'il y ha de figures au monde; autant de diversités, tant au parler, que à la vois, & (s'il vous plait) autant de divers Ris. Il y en ha que vous diriés quand ils rient, que ce sont oyes qui sifflent; & d'autres que ce sont des oysons gromelans. Il y an ha qui rapportent au gemir des pigeons ramiers, ou des tourtorelles an leur viduïté; les autres au chat-huant, & qui au coq d'Inde, qui au paon. Les autres resonnent un piou piou, à mode de poulets. Des autres on diroit que c'est un cheval qui hanit, ou un ane qui brait, ou un porc qui grunit, ou un chien qui jappe ou qui s'étrangle. Il y an ha qui retirent au fon des charettes mal ointes, les autres aux calhous qu'on remue dans un seau, les autres a une potée de chous qui bout; les autres ont une autre raisonnance, outre le minois & la grimace du visage, qui est an divers si diverse que rien plus. Parquoy de poursuyvre toutes les differances particulieremant, come il seroit impossible, aussi seroit-il inutile. » 

Laurent Joubert, Traité du Ris contenant son essance, ses causes et mervelheus effais, 1579

~

Une traduction en anglais moderne de ces lignes de Joubert, célèbre médecin, presque contemporain de Rabelais et grand ami d'icelui, ouvre un article récent du Brooklyn Rail, « Notes on W.C. Fields (for Jim Gardner)», comme on pourra le vérifier ICI. J'en profite pour partager avec vous un extrait de You're Telling Me, film très rare que la Cinémathèque royale nous a projeté il y a trois semaines. Une sorte d'ancêtre commun à Lolita de Kubrick et The Hudsucker Proxy de Joel Coen. 

« Some men, when they laugh, sound like geese hissing, others like grumbling goslings; some recall the sigh of woodland pigeons, or doves in their widowhood; others the hoot-owl; one an Indian rooster, another a peacock; others give out a peep-peep, like chicks; for others it is like a horse neighing, or an ass heehawing, or a dog that haps or is choking, some people call to mind the sound of dry-axled carts, others, gravel in a pail, others yet a boiling pot of cabbage; and some have still another resonance, aside from the look on their face and the grimacing, so variedly diverse that nothing parallels it. »

Laurent Joubert, Treatise on Laughter, 1579 

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Commentaires
G
thanks, Tatum, ceci méritait d'être précisé, déjà, mon erreur grossière (parmi d'autres...) est ici corrigée avec bonne humeur et loyauté, ce qui est partie prenante d'un amour du cinéma comme je le conçois ! <br /> (ce qui n'est pas forcément le cas, sur ce blog, à ce que j'ai constaté récemment... hum)<br /> <br /> Je suis d'accord que Brion est un peu trop dans la rediffusion, mais je lui trouve pas mal de circonstances atténuantes, le coût des droits de diffusion tv, par exemple?<br /> <br /> merci pour les nombreuses précisions touffues, je reconnais qu'il faut dire "chapeau" à The Brooklyn Rail" pour aller trouver un texte français de 1579 en vieux français, et de le traduire! C'est même quasi incroyable...
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T
Salut G.boy<br /> Pour information et précision, "You're Telling Me" n'est pas un court métrage. <br /> Avec ses 66' à vitesse de projection standard, il n'est ni plus court ni plus long que la plupart des autres longs métrages de William Claude (pour la clarté du propos, il faudra aller voir ailleurs que chez Fields). <br /> On y trouve d'ailleurs, dans le second rôle masculin, le grand "Buster" Crabbe, ce qui n'est pas donné à tout le monde. <br /> Lars von Trier ni Claude Sautet, par exemple, n'ont jamais dirigé ce Buster-là. <br /> Toujours pour info, "You're Telling Me" est le remake d'un autre long de Fields, muet de 1926, "So's Your Old Man" (67', dirigé par Greg LaCava, ce qui n'est pas rien).<br /> Pour conclure, voici le résumé de "You're Telling Me" établi par l'ami Sam, qui programma la rétro Fields de juillet 2011 à la Thèque (www.cinematek.be):<br /> "Sam Bisbee, un inventeur dont les découvertes ne lui ont valu que déboires et pauvreté, est le père d'une fille tombée amoureuse du fils de la famille la plus snob de la ville. Un Fields désespéré ne pouvant mettre fin à ses jours puisqu'il a inventé la machine qui empêche de se suicider."<br /> Who else ?<br /> Allez, vite, faites suivre à Patrick Brion. (Parce que "Tillie and Gus", hein, c'est au moins la dix-huitième diffusion à FR3 depuis l'achat de mon premier magnétoscope.)
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G
Tillie and Gus le 21 août sur FR3 (Cinéma de Minuit), c'est sûrement moins rare que You're Telling Me ou autres courts-métrages, mais c'est toujours du WCF!
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