La danse du « Fleuve », 1951
« [...] La caméra demeure immobile, choix du metteur en scène ou impératif commandé par un déficit d’éclairage, et quand la danseuse, qui jusqu’alors s’est déplacée latéralement, avance vers l’objectif, c’est elle qui crée le plan rapproché, effet saisissant, d’une nature proche de celui provoqué par le regard caméra de Sylvia Bataille dans Partie de campagne. Ce moment est un de ceux, au même titre que la parenthèse constituée par la fable de Radha et Krishna écrite et lue par Harriet, par lesquels la narration se dissout, caractéristique majeure du Fleuve, qui en fait un des premiers exemples de ce cinéma moderne dont une dizaine d’années plus tard les films d’Antonioni et de Godard notamment signeront l’acte de naissance. »
Pascal Mérigeau, Jean Renoir, Flammarion, 2012.
J'ai emprunté ces images à la copie restaurée par l'Academy Film Archive, Janus Films et le British Film Institute à l'initiative de la Film Foundation (Martin Scorsese). Cette version, qui restitue le somptueux Technicolor de 1951, est éditée en France en 2012, sous forme de DVD, par Carlotta.