Benazeraf

L'ami Bibi nous écrit ce qui suit. J'avoue que j'ai fait l'impasse sur sa mort, très triste que j'étais par la disparition de mon ami Borah Bergman. Un génie, lui aussi. (Un grand bonhomme qui, en l'occurrence, ne s'était jamais perdu dans l'enfer du business et de l'industrie, mais c'est une autre histoire. C'est sans doute pour ça que personne ne le connaît, et qu'il a donné au bas mot une bonne demi-douzaine de concerts sur le territoire de la République, en un peu moins de quarante ans.) Il y a des journées qu'on aimerait attaquer avec des nouvelles des vivants. Genre: "Tiens, z'avez vu ? Kad Merad vit toujours. Il a même réalisé un nouveau film." Bibi, à toi.

Je ne sais pas si vous êtes au courant, mais, pendant ce temps-là, un des plus grands réalisateurs de l'histoire du cinéma français est mort : José Benazeraf, décédé en Espagne le 1er décembre 2012 à l'âge de 90 ans. A part dans "Libération", qui lui a consacré hier (jeudi 6 décembre) un articulet ridicule, l'événement n'a été signalé nulle part.
Pour mémoire, Benazeraf (qu'on aperçoit par ailleurs dans "A bout de souffle") avait signé dans les années 60 des titres comme "L'Éternité pour nous", "Le Concerto de la peur", "La Nuit la plus longue", "L'Enfer sur la plage", "Joe Caligula", "Un épais manteau de sang", "Les Premières Lueurs de l'aube", "Le Désirable et le Sublime", "Frustration", "The French Love" ou "Black Love", c'est-à-dire quelques-uns des plus incandescents sommets de l'érotisme cinématographique, avant de passer au hard et d'y diriger au moins un nouveau chef-d'oeuvre, "JB 1", avant de se perdre dans l'enfer ordinaire du coït industrialisé.
Ce mec était un génie.

Comments

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"Benazeraf ? Du Robbe-Grillet dont on aurait remis les bobines dans l'ordre" (aurait pu dire Eric Rohmer)



Blague à part, l'absence de réaction dans les journaux est triste, mais habituelle (la mort de Hideko Takamine, immense actrice, était elle aussi passée totalement inaperçue, journaux et revues de cinéma confondus)