30 ans de subversion carabinée (8) Charles Fourier et Raoul Vaneigem
Nous célébrons le trentième anniversaire de l’Anthologie de la subversion carabinée de notre cher Noël Godin. Pendant cent jours, des auteurs choisis au hasard dans le sommaire du livre sont ici proposés, avec un ou deux extraits pris au hasard dans le chapitre à chacun consacré. L’exercice est gratuit, paresseux et purement incitatif. Pour le reste, démerdez-vous. Réimprimée plusieurs fois, l’Anthologie est encore en vente libre (éditions de l’Âge d’homme), grâce à elle c’est Noël tous les matins. Achetez-la, volez-la, donnez-la ou partagez-la, mais lisez-la.
Aujourd’hui : Charles Fourier et Raoul Vaneigem
« Ne sacrifiez point le bien présent au bien à venir. Jouissez du moment, évitez toute association de mariage ou d’intérêt qui ne contenterait pas vos passions dès l’instant même. Pourquoi travailleriez-vous pour le bien à venir, puisqu’il surpassera vos vœux, et que vous n’aurez dans l’ordre combiné qu’un seul déplaisir, ce sera de ne pouvoir doubler la longueur des jours, afin de suffire au cercle immense des jouissances que vous aurez à parcourir. »
Charles Fourier, Avis aux civilisés relativement à la prochaine métamorphose sociale (1808)
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« C’est un des grands mérites de Fourier d’avoir montré qu’il faut réaliser sur-le-champ – et, pour nous, cela signifie dès le début de l’insurrection généralisée – les conditions objectives de l’émancipation individuelle. Pour tous, le début du moment révolutionnaire doit marquer une hausse immédiate du plaisir de vivre, l’entrée vécue et consciente dans la totalité. »
Raoul Vaneigem, Avis aux civilisés relativement à l’autogestion généralisée (1968)
« Ceux qui parlent de révolution et de lutte des classes sans se référer explicitement à la vie quotidienne, sans comprendre ce qu’il y a de subversif dans l’amour et de positif dans le refus des contraintes, ceux-là ont dans la bouche un cadavre. »
Raoul Vaneigem, Traité de savoir-vivre à l’usage des jeunes générations (1967)