30 ans de subversion carabinée (13) Joseph Déjacque
Nous célébrons le trentième anniversaire de l’Anthologie de la subversion carabinée de notre cher Noël Godin. Pendant cent jours, des auteurs choisis au hasard dans le sommaire du livre sont ici proposés, avec un ou deux extraits pris au hasard dans le chapitre à chacun consacré. L’exercice est gratuit, paresseux et purement incitatif. Pour le reste, démerdez-vous. Réimprimée plusieurs fois, l’Anthologie est encore en vente libre (éditions de l’Âge d’homme), grâce à elle c’est Noël tous les matins. Achetez-la, volez-la, donnez-la ou partagez-la, mais lisez-la.
Aujourd’hui : Joseph Déjacque (1822-1864)
« Par l’insurrection ou par l’assassinat » (1854)
« Oui, hors la loi ! Et il est de droit, et il est de devoir – quand on en a les moyens, la puissance –, de protester contre l’oppression bourgeoise ou princière, et par le fusil en s’insurgeant en masse, bannière au vent, sous le soleil des barricades, et par le couteau en s’insurgeant individuellement, seul à seul, à l’angle d’une rue déserte et sous le voile de la nuit. Tuer et dépouiller un prince de son sceptre, tuer et dépouiller un bourgeois de son or, ce n’est pas tuer et dépouiller un homme. C’est détruire une bête féroce et la dépouiller de sa fourrure. C’est, pour le prolétaire, à toute minute des vingt-quatre heures du jour, un cas de légitime défense. » La Question révolutionnaire (1854)