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le vieux monde qui n'en finit pas
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22 octobre 2018

30 ans de subversion carabinée (24) Donation-Alphonse-François de Sade

Nous célébrons le vingt-cinquième anniversaire de l’Anthologie de la subversion carabinée de notre cher Noël Godin. Pendant vingt-cinq semaines, des auteurs choisis au hasard dans le sommaire du livre sont ici proposés, avec un ou deux extraits pris au hasard dans le chapitre à chacun consacré. L’exercice est gratuit, paresseux et purement incitatif. Pour le reste, démerdez-vous. Réimprimée plusieurs fois, l’Anthologie est encore en vente libre (éditions de l’Âge d’homme), grâce à elle c’est Noël tous les matins. Achetez-la, volez-la, donnez-la ou partagez-la, mais lisez-la.

Aujourd’hui : (24) Donatien-Alphonse-François de Sade (1740-1814)

daf de sade

~

« Voluptueux de tous les âges, et de tous les sexes, c’est à vous seuls que j’offre cet ouvrage: nourrissez-vous de ses principes, ils favorisent vos passions (...); n’écoutez que ces passions délicieuses; leur organe est le seul qui doive vous conduire au bonheur. (...) Jeunes filles trop longtemps contenues dans les liens absurdes et dangereux d’une vertu fantastique et d’une religion dégoûtante, imitez l’ardente Eugénie, détruisez, foulez aux pieds, avec autant de rapidité qu’elle, tous les préceptes ridicules inculqués par d’imbéciles parents. Et vous, aimables débauchés, vous qui, depuis votre jeunesse, n’avez pas d’autres freins que vos désirs et d’autres lois que vos caprices, que le cynique Dolmancé vous serve d’exemple; allez aussi loin que lui, si, comme lui, vous voulez parcourir toutes les routes de fleurs que la lubricité vous prépare; convainquez-vous à son école que ce n’est qu’en étendant la sphère de ses goûts et de ses fantaisies, que ce n’est qu’en sacrifiant tout à la volupté, que le malheureux individu connu sous le nom d’homme, ligoté malgré lui sur ce triste univers, peut réussir à semer quelques roses sur les épines de la vie. »

La Philosophie dans le boudoir ou les Instituteurs immoraux, 1795

« Livre-toi, Juliette, livre-toi sans crainte à l’impétuosité de tes goûts, à la savante irrégularité de tes caprices, à la fougue ardente de tes désirs; échauffe-moi de leur écarts, enivre-moi de tes plaisirs; n’aie jamais qu’eux seuls pour guides et pour lois; que ta voluptueuse imagination varie nos désordres; ce n’est qu’en les multipliant que nous atteindrons le bonheur; (...) tout ce qui délecte est bon, tout ce qui échauffe est dans la nature. »

Juliette ou les Prospérités du vice, 1801

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Commentaires
L
"Divin Marquis" entendu ironiquement, bien sûr, je ne l'envisageais pas autrement...<br /> <br /> <br /> <br /> Loin de moi l'idée de traiter avec désinvolture le travail de Noël Godin! Pour avoir le livre entre les mains (et sous les yeux) depuis quelques temps, j'ai pu constater, en effet, que NG n'est pas seulement "l'auteur des notices introductives"... <br /> <br /> Toutes mes excuses pour ce raccourci lapidaire et caricatural...
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C
Cher Lesly, on est bien d'accord. <br /> <br /> Sade est l'homme des Lumières. A ce titre, il est tout ce que tu dis, loin devant le peloton mené par Roussaire et Volteau. Mais dans cette vingt-quatrième notule comme dans les 23 précédentes (et dans la prochaine, qui sera la dernière), je m'en suis tenu à la règle que je me suis fixée. Je ne commente pas. Je cite un ou plusieurs extraits et j'incite les lecteurs à acheter ou voler (etc.) le livre. <br /> <br /> Pour un portrait de Sade dans le contexte, je renvoie évidemment au texte de Noël. <br /> <br /> Sache aussi que NG n'est pas seulement "l'auteur des notices introductives". Constituer une anthologie, c'est tout de même plus que ça.<br /> <br /> Le choix des auteurs sélectionnés (et les commentaires sur ceux qui ne le sont pas, comme tu le sais si tu as lu le livre)) est un travail colossal, qui engagea dix années de sa vie et lui imposa la lecture de onze ou douze mille livres, tu n'as pas idée, à l'ère où l'anar de base en lit trois par an, à condition qu'ils soient faciles à colorier...<br /> <br /> Par ailleurs, il n'est pas plus cliché de mentionner la fête de Noël (dans mon esprit, il s'agit du jour des cadeaux, certainement pas de la Nativité de je ne sais quel crapaud)... que de continuer à véhiculer l'odieuse banalité "divin marquis" à propos d'un homme qui chiait sur le crucifix tous les matins avant sa première tasse de café.<br /> <br /> Amitiés, Ch.
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L
Ha-ha! Je viens de comprendre enfin l'ironie du jeu de mot dans le petit texte introductif à l'évocation de l'Anthologie "grâce à elle c’est Noël tous les matins"... <br /> <br /> "Noël" renvoie au prénom du facétieux (et néanmoins talentueux) auteur des notices introductives de l'Anthologie... <br /> <br /> A moins que ce ne soit une allusion à l'importance que certains accordent au jour de la Nativité (?) comme si le lecteur assidu de l'Anthologie pouvait avoir quelque chose à foutre du 25 décembre...<br /> <br /> Bref, merci pour cette piqûre de rappel! <br /> <br /> Il est plus que temps de se replonger dans les œuvres du Divin Marquis (on ne goûtera jamais assez la beauté de sa prose qui devrait figurer dans le Lagarde & Michard et autres anthologies littéraires, nom de Dieu.)<br /> <br /> <br /> <br /> Donc, Cher Charles Tatum, dans ton exercice paresseux, tu aurais pu (pour cette fois) souligner que Sade n'est pas seulement un esprit subversif, mais encore un éminent poëte et manipulateur de la langue...<br /> <br /> <br /> <br /> @+ ;-)
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