Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
le vieux monde qui n'en finit pas
le vieux monde qui n'en finit pas
Publicité
le vieux monde qui n'en finit pas
Visiteurs
Depuis la création 1 422 843
Newsletter
Derniers commentaires
8 février 2014

Nos films préférés en 2013 : Beata Szparagowska et Philippe Delvosalle

Y=Ph+B

Isola Comacina, juin 2012

~

80 % des films que nous avons vus en 2013, nous les avons vus à deux et sur 80 % d’entre eux nous sommes d’accord – ou presque ! Alors, plutôt que de produire deux listes très proches l’une de l’autre, nous avons décidé de produire cette petite liste "à quatre zyeux" en forme de Y : un assez conséquent tronc commun, puis deux petites branches de films vus (ou appréciés) en solo...

Philippe : Je commencerais assez clairement par Would You Have Sex With An Arab de Yolande Zauberman (France, 2011) ?

Beata : Oui, mais alors ex-æquo avec La vie d’Adèle, chapitres 1 et 2, de Abdellatif Kechiche (France, 2013).

Ph : OK mais en citant quand même le film de Yolande Zauberman en premier. Le Kechiche est déjà quasi dans toutes les listes !

B : Mais parce qu’il est magnifique ! On met les deux ensemble alors ?

Ph : D’accord, surtout qu’on les a vus à 24 heures d’intervalle et qu’ils ont pas mal de choses en commun (le désir et les interdits, l’individu et la collectivité, etc.).

B : Et surtout, la sincérité, la franchise des personnages et une énergie « très vivante » aussi : tous des trucs qui vont au-delà de ce qu’on pourrait imaginer comme différences entre un documentaire et une fiction. Bon, et qu’est-ce qu’on met après ?

Ph : J’hésite entre Shokuzai, de Kiyoshi Kurosawa (Japon, 2013) et le Concert à emporter de Ed Askew, Derrick Belcham (États-Unis-France, 2013).

B : Moi, je ne mettrai pas du tout Shokuzai ! Mais je suis d’accord pour Ed Askew : je crois que j’ai passé un mois à l’écouter tous les jours. Je veux dire, "à le regarder" tous les jours…

P : Puis, pour moi, 2013 c’était "l’année Ed Askew" : l’album de l’année (For The World, Tin Angel Records), le concert et la rencontre de l’année. C’est donc important qu’il soit là !

B : Mais, juste après, je tiens à mettre La Grande Bellezza, de Paolo Sorrentino (Italie, 2013). Je ne sais pas si c’est parce c’est le dernier film qu’on a vu en 2013 mais il me reste dans la tête ! Même si j’ai du mal à en parler (ce que j’apprécie, finalement – il se dérobe, ça me plaît).

Ph : J’ai quelques réserves sur le film, j’ai eu un peu peur au début mais au final je le trouve effectivement très intéressant (sur l’Italie d’aujourd’hui, sur Rome, rarement filmée comme ça).

B : Je trouve le film très beau, j’ai été très touchée par le personnage.

Ph : Pour moi, dans le même genre de film "par moments énervant mais impressionnant par son élan" il y a Beasts Of The Southern Wild, de Benh Zeitlin (États-Unis, 2012).

B : Ah oui, j’ai failli l’oublier ! Et pourtant je l’ai beaucoup aimé… OK, on le met. Et le suivant, L’Inconnu du lac, de Alain Guiraudie (France, 2013). Qu’est-ce que tu en penses ? Pour moi, c’est un peu comme toi pour La grande bellezza, je n’étais pas tout à fait convaincue au début mais, à partir des scènes "entre chien et loup", le film m’a complètement conquise…

Ph : Le film a aussi commencé par me laisser un peu perplexe, il est quand même moins jouissif que ses films précédents. Mais, comme toi, au final j’étais plutôt séduit (à la fois par la rigueur du dispositif, le côté un peu froid et par l’humour et son côté un peu chaud – voire "carrément hot").

B : Et Frances Ha, de Noah Baumbach (États-Unis, 2012) on l’a vu en 2013 ?

Ph : Oui, oui, le film est arrivé chez nous en 2013, je crois. C’est aussi la révélation d’une actrice : Greta Gerwig !

B : ça me fait penser à un autre film américain indépendant qu’on a vu l’année passée (même si celui-ci date d’avant) : The Pleasure Of Being Robbed, de Joshua Safdie (États-Unis , 2008). Je l’ai beaucoup aimé : le même genre de personnage féminin qui galère et auquel on s’attache. Le même New York pas glamour-glamour aussi… Le film de Safdie plus effronté (ce qui m’a beaucoup plu), celui de Baumbach plus "rassurant"…

Ph : Et du coup, il ne faut pas qu’on oublie la série Girls (États-Unis, 2012-2013) et Lena Dunham !

B : Surtout pour la saison 2, c’est vraiment elle qui m’a touchée (plus que la première).

Ph : Tant qu’on est dans les séries, tu as aussi beaucoup aimé (plus que moi) The Slap (Australie, 2011) non ?

B : Ah oui, oui, absolument ! Les différentes visions du monde par chaque personnage avec, à chaque fois, même une esthétique, une façon de filmer légèrement différente qui correspond au personnage central de l’épisode… En particulier l’épisode vu par l’adolescente, la babysitter et celui, presque à l’opposé, vu par le patriarche grec. D’un côté tout ce qu’il y a de beau dans l’adolescence et, de l’autre, comme les toutes dernières gouttes de jeunesse. Il reste pas mal de contradictions que la série n’essaye pas de résoudre, de concilier…

Ph : OK mais moi j’étais beaucoup plus touché par les personnages féminins que masculins. À l’exception du grand-père, peut-être. C’est vrai.

B : Et Boss, de Fahrad Safinia (États-Unis, 2011-2012) ? Moi j’ai tenu moins longtemps le coup que toi. J’ai vite décroché.

Ph : Il y a des trucs énervants (cette sorte de surenchère scénaristique quand même assez typique de beaucoup de séries) mais j’ai mordu à l’hameçon et j’ai quand même beaucoup aimé les acteurs et comment on s’attache à ces personnages pas recommandables pour un sou…

B : Tu t’es attaché à ce type immonde ?!?

Ph : Euh… (rires)

B : Pour moi c’était justement ça le problème : cette galerie de personnages tous affreux, tous répugnants. Sans exception.

Ph : On est presque au bout, non ? Tu vois un film qu’on oublie sur notre pense-bête ?

B : Ah oui : dans les films qu’on a vus à deux, il y a encore Stories We Tell, de Sarah Polley (Canada, 2012). Même si le procédé du film n’était pas une surprise pour moi, cela m’intéresse toujours de voir comme on traite les souvenirs, comment on joue avec, comment on les fabrique (ici, dans ce film, au sens premier du terme : avec des acteurs, des perruques, du bricolage, etc.). Cela touche finalement plus aux tours qu’on joue aux souvenirs qu’aux tours que la mémoire nous joue.

~

Mais encore (voyage en Pologne, des choses assez excitantes qui commencent à se passer du côté du cinéma polonais) : Plynace wiezowce (Floating Skyscrapers), de Tomasz Wasilewski (Pologne 2013) pour Beata et Papusza, de Joanna Kos-Krauze et Krzysztof Krauze, (Pologne, 2013) pour Philippe.

Mais encore (Beata solo) : La chambre de Vanda, de Pedro Costa (Portugal, 2000), Voyage à Tokyo, de Yasujiro Ozu (Japon, 1953), Searching For The Wrong-Eyed Jesus, de Andrew Douglas (Etats-Unis, 2003), Leviathan, de Lucien Castaing-Taylor et Verena Paravel (Etats-Unis, 2012), Paradis : Amour, de Ulrich Seidl (Autriche-Allemagne-France, 2013)…

Mais encore (Philippe solo) : et si les plus belles images de l’année, les plus belles couleurs, étaient celles d’une BD ? (Le bandit au colt d’or, de Simon Roussin). Splendide ! Marqueurs / Technicolor, même beauté… [ CLIC ]

bandit au colt d'or

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité