La mort du jazz ? Tss tss tss...
Bernard Lubat, en réponse à une enquête menée par un quotidien du matin sur le thème :
« Existe-t-il de nouveaux horizons pour le jazz ? »
« Le jazz est un art et l’art n’existe pas, c’est pour cette raison qu’il faut l’inventer. Le jazz est un commencement qui n’en finit pas. Coltrane n’est pas mort, il a encore de la valeur. Ce qui compte, c’est de poursuivre le mouvement. Et le jazz est en mouvement. Mais le jazz, ça ne fait pas de chiffres, ça fait des lettres. Les lettres, c’est les profondeurs de l’esprit, les chiffres, les étalages des grandes surfaces. Le jazz d’aujourd’hui, c’est comme à l’époque de Monk, c’est la recherche de la liberté de devenir ce que tu es, donc ce que tu ignores de toi. Le jazz, c’est toujours cette oscillation entre tonal/atonal, rythmique/arythmique, c’est plus que jamais le respect des règles pour aussitôt tout renverser. Le rapport entre l’ordre et le désordre qui anime les jeunes musiciens se goûte dans les concerts. »
[Libération, 27/9/2014]