Le cinéma, sous les couvertures 17
Fin août 1944, Jean Grémillon se rend en Normandie pour retrouver sa famille, mais aussi témoigner par des images sur son pays d’origine. Le printemps suivant, il complète ce premier tournage par un deuxième voyage. Dans des conditions précaires, il filme plusieurs rescapés de la population civile, ainsi que des ruines causées par les combats. Enfin, il utilise des archives d’actualité, écrit une musique, enregistre un commentaire dont il est l’auteur. Il rend alors compte des effets du débarquement allié et de la bataille de Normandie, dans l’espoir que le public français découvrira les souffrances endurées par cette région particulièrement dévastée. Terminé en 1946, Le six juin à l’aube est jugé trop long et inopportun par les distributeurs: selon eux, « la guerre n’intéresse plus personne ». Et personne ne s’empresse de défendre un film dont le point de vue n’affirme aucun vainqueur à la guerre... Il obtient finalement une sortie discrète, amputé de 12 minutes, seule version connue depuis lors et jusqu’à la restauration de la version intégrale : c’est cette version originelle qui est ici proposée.
"Les désastres de la guerre", par François Albera ~ texte intégral du film par Jean Grémillon ~ le film restauré dans son minutage original, 56' ~ entretiens avec Paul Vecchiali et Jean-Marie Straub
Les éditions de l'Œil et P.O.M. films, 92 pages et un DVD, 25 €, ISBN 978-2-35137-166-4