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le vieux monde qui n'en finit pas
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20 mars 2018

Malice et connivence, de Beauvoir à Cannone

« "Le rapport immédiat, naturel, nécessaire, de l’homme à l’homme, est le rapport de l’homme à la femme", a dit Marx. "Du caractère de ce rapport il suit jusqu’à quel point l’homme s’est compris lui-même comme être générique, comme homme; le rapport de l’homme à la femme est le rapport le plus naturel de l’être humain à l’être humain. Il s’y montre donc jusqu’à quel point le comportement naturel de l’homme est devenu humain ou jusqu’à quel point l’être humain est devenu son être naturel, jusqu’à quel point sa nature humaine est devenue sa nature." On ne saurait mieux dire. C’est au sein du monde donné qu’il appartient à l’homme de faire triompher le règne de la liberté; pour remporter cette suprême victoire il est entre autres nécessaire que par-delà leurs différenciations naturelles les hommes et femmes affirment sans équivoque leur fraternité. » 

Sur ces mots s’achève Le deuxième sexe (Simone de Beauvoir, 1949).    

« [...] ultime mot du texte, qui n’est pas sa moindre audace, la "fraternité", ajoute la stimulante Belinda Cannone [La tentation de Pénélope, Stock, 2010]. J’aime que, jouant du masculin comme neutre, elle ait choisi de terminer son essai  par ce mot comme un sourire qui, mêlant le destin des deux sexes, vaut malice et connivence. »    

On est loin du différentialisme confus promu par les féministes belliqueuses de notre nouveau siècle. 

 

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