Mouches volantes et persistance
« Je ne fais pas non plus allusion à ce qu’on appelle muscae volitantes – ombres projetées sur les bâtonnets de la rétine par des atomes de poussière dans l’humeur vitrée, qui sont perçus sous l’aspect de filaments transparents s’en allant à la dérive à travers le champ visuel. Ce qui se rapproche le plus, peut-être, de mes mirages hypnagogiques, c’est la tache colorée, le coup de poignard d’une image persistante, dont la lampe, que l’on vient juste d’éteindre, blesse la nuit palpébrale. »
Vladimir Nabokov, Autres Rivages, 1951
[Merci à M. Idriss Badat qui me rassura en me racontant l’autre jour l’histoire des « mouches volantes ». Et au savant bruxellois Joseph Plateau [1801-1883] dont l’effigie trôna longtemps à l’entrée du Musée du cinéma. Ses études sur la persistance rétinienne aboutirent à l’invention du phénakistiscope (et du cinéma). Il en perdit la vue.]
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