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le vieux monde qui n'en finit pas
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11 mai 2018

Lectures pour tous : Vladimir Nabokov

Bien qu’il n’appréciât guère Sigmund Freud (qu’il appelait « le charlatan viennois », entre autres amabilités), Nabokov aimait la vieille Russie et les langues vivantes, les papillons et les chiens, les histoires de famille et rigoler un bon coup.

dachshund

« Oncle Dan, assis dans un fauteil rembourré, essayait de lire (à l’aide d’un des dictionnaires liliputiens pour touristes peu exigeants qui lui servaient à déchiffrer les catalogues d’art étrangers) un article apparemment consacré à la culture des huîtres, qu’il venait de découvrir par hasard dans un illustré de langue néerlandaise abandonné sur la banquette par son vis-à-vis de wagon, quand un tumulte épouvantable se répandit de chambre en chambre à travers toute la maison. Le folâtre dachshund, une oreille ballante, l’autre retournée, et montrant son dessous rose maculé de gris, déplacant prestement ses pattes drolatiques et patinant sur le parquet en virevoltant, s’employait à transporter dans une cachette pour le déchiqueter à loisir un tampon d’ouate imbibé de sang qu’il avait découvert quelque part à un étage supérieur. Ada, Marina et deux servantes s’étaient lancées à la poursuite du joyeux animal, mais le moyen de le mettre à l’accul au milieu de tous ces meubles baroques ! »

Vladimir Nabokov, Ada ou l’Ardeur (1969),
trad. Gilles Chahine et Jean-Bernard Blandenier revue par l’auteur, Fayard/Gallimard 1975

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