Lectures pour tous : John le Carré
« Lorsque Lady Ann Sercombe épousa George Smiley, à la fin de la guerre, elle le décrivit à ses amis de Mayfair, fort étonnés de la nouvelle, comme un personnage d’une banalité stupéfiante. Quand elle le laissa tomber deux ans plus tard, pour un coureur automobile cubain, elle déclara, avec ambiguïté, que si elle ne l’avait pas quitté à ce moment-là, elle n’aurait jamais été capable de l’abandonner. Et le vicomte Sawley se rendit tout spécialement à son club pour annoncer que "le grand mot était lâché". »
John le Carré, L’appel du mort, 1961, traduit de l’anglais par Catherine Grégoire et Marcel Duhamel,
Gallimard « Panique » (1963) [puis rééditions multiples].
C’est ainsi que tout a commencé.
« Mais quand mon tour est arrivé, il m'a juste regardé derrière ses grosses lunettes, puis il a détourné les yeux comme s'il ne pouvait supporter d'en voir plus. J'aurais voulu lui dire que j'étais quelqu'un de bien, mais il était trop tard. »
John le Carré, Retour de service, 2019, traduit de l’anglais par Isabelle Perrin,
Seuil (2020).
C'est ainsi que nous conclurons.
L'immense John le Carré est mort ce 12 décembre 2020, à l'âge de 89 ans.
Rupert Davies as Smiley [The spy who came from the cold]