"Une chambre en ville" et les édiles
Il y a sept ans, je déposais ceci sur Facebook.
En 1982, pour le tournage d'Une chambre en ville (la scène de la rupture de Violette et François), Jacques Demy et Bernard Evein avaient fait peindre en bleu le marché du Bouffay, à trois pas du château. Vingt-huit ans plus tard, les édiles nantais firent démonter les halles pour laisser la place à des terrasses de bistrots pour touristes et glandeurs. Souvenirs.
PS. La mairie de Nantes se donnait, je cite, jusqu'à 2018 pour prendre une décision et restituer les halles, oeuvre de patrimoine, aux habitants. Nous sommes en 2022, c'est presque le printemps. On a agrandi les terrasses, les glandeurs occupent le terrain, le maire a autre chose à penser. Le Bouffay n'a plus de "marché" que le nom. Et les torchons de tout poil remplissent leurs colonnes avec la polémique qui opposa naguère Une chambre en ville (hou les vilains critiques) à L'as des as (le cinéma pour le bon peuple).
- Alors François, tu ne devines pas... Mais je suis enceinte de toi.
- Tu en es sûre ?
- J'en suis certaine. Oh, je suis tellement heureuse. Tu te rends compte ? Un enfant de toi. Un petit Guilbaud, mon François !
Qu'est-ce que tu as ? Dis quelque chose ! Je t'en supplie François, réponds-moi.
- Ma petite Violette, je crois que c'est mal fait.
- Je ne comprends pas.
- J'avais préparé des phrases dans ma tête. Je ne m'attendais pas à ça. Je veux dire... Enfin... Que tu n'y es pour rien.
- Ce n'est pas vrai, regarde-moi. Ce n'est pas possible, n'est-ce pas ?
- Oh, Violette. Ma p'tite Violette. Je ne veux pas te faire de peine. J'aime une fille, elle est ma vie.
Ne pleure pas, je ne veux pas. C'est difficile...
- Tais-toi François ! Va-t-en !
- Mais... Ce n'est pas ma faute.