Lectures pour tous : Didier Blonde
[Les débuts chez Léon Gaumont]
« Le metteur en scène était une femme – on disait maintenant une cinéaste, ce qui était plus chic –, Mlle Alicia Malycia, tailleur sombre, guêtres blanches, qui tournait en série des fins postiches pour les films russes qu’on trouvait trop mélancoliques pour le public français: avant de les projeter sur les boulevards, on coupait les dénouements pour les remplacer par des happy ends. Dans Le Château de l’angoisse rebaptisé Le Château du mystère, le héros ne se suicidait plus de désespoir après la mort de sa femme, mais épousait sa belle-sœur, en deux minutes trente, pendant qu’apparaissaient les lettres du mot FIN. Pour ma première apparition, on m’a confié le rôle du héros – j’étais flatté – le temps de passer l’anneau. On me voyait barbu et de profil. Même Jenny ne me reconnaissait pas. » Didier Blonde, Faire le mort, Gallimard, 2001
René Navarre, le "vrai" Fantômas de Feuillade