C'est vraiment dégueulasse
Jean-Luc Godard était à la fois, dit-on, le cinéaste (il préférait « chercheur ») dont le nom était le plus connu et celui dont les films étaient finalement le moins vus. La rançon, c’est le ruissellement d’insanités, de banalités, de clichés publicitaires et de nombrilismes hypocrites qui se déversent depuis vingt-quatre heures un peu partout, de la cour des miracles de Facebook (et autres réseaux d’exhibitionnisme asocial) aux jardins de l’Élysée (et autres lieux d’un pouvoir honni). Ce qui nous ferait bien rire, on a été élevé comme ça, si l’on n'était pas aussi chamboulé par sa disparition. Mais ils vont bientôt se calmer et passer à autre chose, vous verrez. Nous autres, on se fera à l’après-Godard. Du boulot sur la planche, mais il le faudra bien. En se rappelant, avec les amis de l’Œil, la conclusion de Poiccard/Belmondo: « C'est vraiment dégueulasse. »