Lectures pour tous : Erskine Caldwell
« Ce jour-là, ils avaient assisté à cinq séances complètes dans cinq cinémas différents et ils avaient subi un des programmes deux fois de suite, parce que Lily avait voulu revoir la scène de la chevauchée dans la montagne. [...] "C’est tellement magnifique qu’un frisson me parcourt tout entière chaque fois que j’y pense. Tu ne trouves pas, Perry, que c’est épatant de voir autant de films que l’on veut ? Je pourrais aller au cinéma toute ma vie sans jamais m’en lasser. T’as pas l’impression de vivre plus intensément, plus complètement ? Je ne veux plus jamais m’en aller d’ici pour retourner dans ce sale trou d’Agricola. Je ne pourrais plus vivre dans ce vieux patelin sinistre où on ne donne que deux nouveaux films par semaine." » Erskine Caldwell, Le doigt de Dieu, 1947, Gallimard, traduit de l’anglais par Marcel Duhamel.
On apprendra bien vite qu’à passer trop de temps au cinéma, Lily finira sur le trottoir. Mais c’est presque une autre histoire.