Gotlib, notre poisson-Pilote
Ces planches sont extraites de La Rubrique-à-brac. Marcel Gotlieb les a dessinées il y a un peu plus de cinquante ans, elles furent publiées par les éditions Dargaud [qui appartiennent aujourd'hui au groupe Media Participations]. « Et si... » Le procédé est facile, mais tentons le coup. Si Gotlib était toujours de ce monde et s’il voulait les publier en 2022... le festival de la bande dessinée d’Angoulême [qui lui décerna son grand prix en 1991] déciderait-il de le censurer, d’effacer son nom de son programme, de déboulonner la statue qui se dressait dans les jardins de l’hôtel de Ville (à côté de Marguerite de Valois !) ? Se dégonflerait-il devant les menaces de quelques procureurs néo-puritains sans légitimité, dont la finesse se mesure à leur succès sur Twitter-Facebook ? Le monde de la bande dessinée, collègues, amis et éditeurs réunis, baisserait-il culotte devant les mêmes, impatient de montrer patte blanche à renfort de pétitions et d’appels au boycott ? Ce qui reste de la presse (y compris les feuilles de choux « satiriques » et sites d’investigation autoproclamés d’extrême gauche) se joindrait-elle à la curée, histoire de ne pas être accusée d’indulgence, voire d’apologie des pires maux ? Poser les questions, c’est y répondre un peu. Gotlib n’est plus là, c’était une blague. Mais si vous possédez ses albums, planquez-les. On ne sait jamais. La police des moeurs n'est pas loin.
[à suivre]
Merci à Gashade