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le vieux monde qui n'en finit pas
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13 juin 2023

Lectures pour tous : Heinrich Steinfest

« Il y avait peu de choses que Lukastik détestât autant que les gens à migraines. Les gens qui exhibaient leurs migraines. Il les considérait tous sans exception comme de purs et simples égocentriques mégalomaniaques. Non pas tant des imposteurs que des vantards, qui transformaient une affection réelle et réellement très douloureuse en signe d’élection. Ils donnaient donc à leur migraine la préséance sur tous les autres maux, jugeant qu’elle les autorisait à terroriser leur entourage. Ils avaient l’impudence de se placer sous un éclairage archangélique ou virginal. Sans parler de leur virtuosité dans la mélancolie. Ils étaient passés maîtres dans l’art d’accaparer l’attention générale, qu’ils fussent ou non la proie d’une crise. Même quans ils sortaient les pires banalités, ces banalités étaient empreintes de la prétendue noblesse d’une personnalité migraineuse. Les migraineux se comportaient tous comme s’ils étaient Nietzsche. » Heinrich Steinfest, Requins d’eau douce, 2004, traduit de l’allemand (Autriche) par Corinna Gepner, Carnets Nord (2011).

Requins-d-eau-douce

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