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18 septembre 2023

Breillat / Joudet

Catherine-Breillat-Je-ne-crois-qu-en-moi-Entretien-avec

[« Vingt ans, de Léo Ferré, ne vient pas expliciter trop de choses (dans L’été dernier) ? »]

« Non, on n’est jamais trop explicite avec le néo-maccarthysme ambiant. Ça ferme la bouche à ceux qui diront: "Oui mais il est jeune, elle n’aurait jamais dû céder, elle est coupable !" Saïd [le producteur du film] suggérait que je mette de la musique afin de rendre Léa [Drucker] moins dure. Mais je ne mets jamais de musique, j’appelle ça de la sauce. Quand je tourne, je suis tellement scotchée derrière mon combo, je veux que l’image soit tellement dense qu’elle frôle l’implosion – autrement c’est de la merde. [...] Par contre, depuis Lost Highway, j’utlise souvent des infrabasses. La chanson de Ferré, c’est de Léa et de nous tous que ça parle: "Avec les ans tout est foutu, et en cherchant son cœur d’enfant, on dit qu’on a toujours vingt ans..." Samuel [Kircher], lui, vit sa première et magnifique histoire d’amour. Bien sûr qu’il sera brisé, mais il s’en remettra. Ce n’est pas très grave et le premier amour de ce garçon ne dure pas cent ans. C’est comme Delphine [Zentout] dans 36 fillette, elle rit au nez du spectateur. »

Extrait d’un dialogue délicieusement roboratif entre une critique qui en connaît un rayon, et la meilleure cinéaste/scénariste française de l’après-Pialat/Lynch – dont les personnes de goût se réjouissent d’avoir enfin des nouvelles fraîches. (Son dernier film en date et le premier depuis dix ans, L’été dernier, est sorti mercredi.)

Je ne crois qu’en moi est le fruit, dit Murielle Joudet, « d’une trentaine d’heures d’entretiens avec Catherine Breillat. Parfois je me dis que j’aurais dû faire un livre de cinq cents pages, que ce n’est pas suffisant comme place pour elle, deux cent trente petites pages. » C’est vrai, on regrette que l’éditeur n’ait pas voulu desserrer un peu plus largement les cordons de la bourse. Voilà en tout cas un livre, formidable, qui fera date.

Cela dit, une hypothèse: peut-on dire que les livres de cinéma les plus excitants, aujourd’hui, sont constitués d’entretiens au long cours, tel ce Breillat/Joudet... ou des livres d’historiens ?

[Dans la brûlante actualité de l’automne, je pense par exemple à L’affaire Bernard Natan, Les années sombres du cinéma français, de Dominique Missika, Denoël, et à Menjant Garotes (En mangeant des oursins) de Luis Bunuel, de Jordi Xifra, Yellow Now, « Côté Films » ...]

Non ?

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