Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
le vieux monde qui n'en finit pas
le vieux monde qui n'en finit pas
Publicité
le vieux monde qui n'en finit pas
Visiteurs
Depuis la création 1 422 978
Newsletter
Derniers commentaires
8 novembre 2023

Kafr Kassem - كفر قاس

kafr-qassem

On croyait Kafr Kassem [en français Le massacre de Kafr Kassem] (1974) peu ou très difficilement accessible. Le film de Bohrane Alaouié est désormais disponible, sans doute pour peu de temps, sur YouTube. Je vous invite à le voir ou le revoir sans attendre, et à faire circuler le lien.

 « Ce qui saisit d’emblée dans un film comme Kafr-Kassem, c’est une extrême gravité de ton, une sorte de modulation calme, équilibrée ; celle de ces conteurs au soleil qui veillent à l’écoute, suspendant leur parole et graduant délicatement les stances et le rythme de leur récit. La cause palestinienne, défendue bien souvent avec esclandre et frénésie, trouve soudain ici, pour parler de ses douleurs et analyser ses raisons, une voix posée, assurée, authentique.

« Kafr-Kassem est un petit village palestinien, situé à l’intérieur des frontières d’Israël, dont une partie des habitants (citoyens israéliens) furent massacrés à la veille de la campagne du Sinaï en 1956. Beaucoup moins connue que la tuerie de Deïr-Yassine, celle de Kafr-Kassem a fait pourtant l’objet d’une abondante littérature parmi laquelle le réalisateur, Borhane Alaouié, par souci d’exactitude, n’a retenu que les minutes du procès que l’armée israélienne elle-même intenta contre les militaires qui, dans la nuit du 29 octobre 1956, appliquèrent avec trop de zèle l’esprit d’un ordre dont la lettre demandait seulement de faire respecter des consignes de couvre-feu.

« Le réalisateur a choisi de borner le temps de sa narration par deux dates fondamentales : celle d’abord du 23 juillet 1956, où le président Nasser annonça la nationalisation du canal de Suez, et celle du 29 octobre de la même année, veille de l’attaque conjuguée franco-anglo-israélienne contre l’Égypte. À  l’intérieur de cette tranche de temps, l’auteur imagine la vie quotidienne des paysans palestiniens, dont les actes les plus courants prennent soudain, au contact de ces événements historiques, un relief politique plus significatif.

« L’auteur peut ainsi, sans négliger le fil anecdotique, procéder à une analyse des mentalités palestiniennes à la veille de la deuxième guerre israélo-arabe. Il étudie en particulier les courants politiques qui clivent cette petite communauté rurale confrontée sans cesse aux décisions de l’administration israélienne. [...] » Ignacio Ramonet, extrait d'un article paru dans Le Monde diplomatique, janvier 1975.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité