Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
le vieux monde qui n'en finit pas
le vieux monde qui n'en finit pas
Publicité
le vieux monde qui n'en finit pas
Visiteurs
Depuis la création 1 409 705
Newsletter
Derniers commentaires
23 mars 2024

Rami Abou Jamous, journal de bord Gaza 8

« [...] Et c’est à ce moment-là que je découvre cette caricature publiée dans Libération de la dessinatrice Coco, qui montre des gens en train de courir derrière des rats pendant le ramadan, pour manger. Je vais considérer qu’elle veut dénoncer la famine à Gaza. Mais je peux te dire Coco, ce n’est pas du tout professionnel ce que tu as fait.

« Ton dessin, il nous dépeint comme des sauvages qui mangent des rats et qui attendent l’iftar [le repas pour la rupture du jeûne] pour le faire. Mais même si je considère que c’est de l’humour noir, tu ne t’es pas dit qu’il fallait parler de tous les facteurs ? Dans ton dessin, tu n’as pas mis ceux qui sont derrière tout ça, qui empêchent de faire rentrer les sacs de farine et qui sont en train de tuer 2,3 millions de personnes. Si tu ne sais pas ce qui se passe à Gaza, c’est un vrai problème. Si tu le sais, c’est encore pire.

« On n’est pas des sauvages. On est des êtres humains, et nous sommes en train de subir des massacres et des bombardements. On a tout perdu. On a perdu nos enfants, nos parents, nos commerces, notre travail ;    on a tout perdu mais on a toujours gardé notre dignité. Et ton dessin touche à notre dignité, il nous humilie.

« À Libération, ils savent très bien ce qui se passe à Gaza. C’est honteux de publier ça. Je ne comprends pas pourquoi il faut toujours nous humilier. Nous humilier quand on nous bombarde. Nous humilier quand on quitte nos maisons pour être déplacés au sud ou ailleurs. Nous humilier quand ils nous donnent à manger par parachutage.

« Ne touchez pas à notre dignité. Personne ne peut nous faire perdre notre dignité. Les Gazaouis ont perdu leur vie pour aller sur les ronds-points et arrêter les camions de livraison d’aide, en sachant qu’ils allaient mourir. Mais ils préfèrent mourir avec les bombes des Israéliens que d’en arriver à manger des rats. Ils savaient qu’ils allaient être visés par l’armée israélienne, et malgré ça, ils préféraient mourir plutôt que de renoncer à leur dignité. » Rami Abou Jamous, Orient XXI , 22 mars.

Publicité
Publicité
Commentaires
G
ce dessin est complètement idiot car le mec a le droit de chasser un rat avant le coucher du soleil, c'est le manger qui est interdit par le ramadan.<br /> Ce détail n'est pas superficiel à un dessinateur intelligent qui se met au boulot pour faire un dessin cohérent<br /> On peut chipoter que la femme (j'ai lu quelque part de la part d'un partisan du dessin que c'était un homme, faudrait bien observer) qui admoneste le chasseur de rats ne fait que le prévenir à l'avance gnagnagna chipoti chipota mais quand on crée un dessin un seul on écrit pas un récit en trois pages qui prend le juste temps de faire le tour de toutes les implications, on n'a droit qu'à un dessin un point c'est tout.<br /> D'ailleurs, la dessinatrice est obligée de rajouter un carton explicatif "ramadan à Gaza", pourquoi pas un mode d'emploi? Elle n'avait qu'à préciser le contexte "ramadan" par un détail du DESSIN! ah, mais c'est pas facile, ben oui. Si c'est impossible on renonce au dessin, on écrit un texte avec tous les détails.<br /> En effet, selon mon amie musulmane, qui a la drôle d'idée de respecter le ramadan, préparer la cuisine est autorisé par le repas avant le coucher du soleil, c'est déguster le repas qui en résulte, qui est interdit.<br /> or, Coco dit qu'elle "«moque aussi l'absurdité de la religion», dans ce cas il convient de connaître un peu la religion dont on se moque, de ses règles absurdes, du moins une part de la connaissance utile aux infos qui concernent ce qu'évoque le dessin.<br /> On peut toujours dire que ce détail du dessin (il chasse il mange pas...) est secondaire mais quand il y a un détail pas clair, c'est que l'auteur est négligent par rapport au tout. Cavanna l'aurait pas laissé passer.<br /> <br /> de plus, le texte de Rami Abou Jamous ci-dessus établit bien que Coco est passée à côté d'un contexte épouvantable, dont elle semble se foutre complètement, qu'elle néglige son sujet, pressée de sortir un gag qui tient à peu près la route, on va pas y passer la nuit. L'humour noir devrait obéir aux mêmes règles de cohérence que les amoureux de Peynet.<br /> <br /> si c'est trop long, tant pis,Charles tu sucres!
Répondre
Publicité