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le vieux monde qui n'en finit pas
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22 avril 2024

Lectures pour tous : Bertrand Cochard

Bertrand  Cochard est un des jeunes agrégés de philosophie les plus rigolos du royaume, qui démontre sa connaissance de son sujet sans la moindre condescendance. C’est le rejeton qu’auraient pu avoir Guy-Ernest et Hannah Arendt, lesquels auraient confié son éducation, entre le visionnement de deux séries télévisées, à Günther Anders et Pierre Clastres. (On ignore auquel des quatre il doit son sens de l’humour.) Son dézingage des séries télé et de l'importance qu'elles ont acquise est d’autant plus ébouriffant qu’il s’en prend d’abord, quel bonheur, à la critique critique (que l’on reconnaît à ce qu’elle produit des bouquins plutôt que des livres). Vide à la demande est un essai stimulant qui occupe une place de choix dans la collection « Pour en finir avec » de L’échappée. On attend les volumes sur le cinéma et la cuisine, les courses de vélo et les jeux olympiques, Facebook et la crise du néoféminisme. [Signalons que Cochard a publié notamment un bel essai sur Debord et la philosophie, Hermann, 2021, et un livre que j’avoue ne pas avoir encore dégusté, Éloge du pet. (Anti ?)manuel de dissertation à l’usage des préparationnaires, Publibook, 2013.]

Ce que dit l’éditeur. « Depuis qu’elles sont disponibles "à la demande", sur tous les écrans, les séries ont colonisé nos vies. Accessibles tout le temps et partout, elles remplissent les moindres temps morts et nous permettent de "déconnecter" après une journée de travail, tout en s’invitant dans nos conversations et en construisant nos imaginaires. Ce phénomène, qui touche toutes les classes sociales, tous les âges, tous les niveaux culturels et toutes les sensibilités politiques, est indissociable d’une infrastructure numérique qui dégrade nos manières de vivre et de penser: diminution de l’attention et du temps de sommeil, surcharge informationnelle, surexcitation, consumérisme, etc. Si les séries sont à ce titre l’objet et la forme de notre époque, elles sont pourtant restées sous le radar de la critique – les "intellectuels" préférant réhabiliter ce genre supposé mineur, le parant de toutes les vertus, et non des moindres: instrument d’émancipation politique, refuge de la création esthétique et même outil thérapeutique. Cet essai prend l’exact contrepoint de ces discours et développe une critique radicale des séries. En croisant réflexions sur le temps libre, la fiction, l’imaginaire, l’histoire et l’économie de l’attention, il rend compte des effets délétères de ce "passe-temps" sur nos existences, trop pleines, ou plus exactement vides à craquer. » Vide à la demande. Critique des séries, par Bertrand Cochard, L’échappée, « Pour en finir avec », 2024, 172 p., 17 €.

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