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le vieux monde qui n'en finit pas
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24 septembre 2008

Les cartes du corps

« Weber pouvait terrifier n'importe quelle étudiante en lui faisant passer les bras dans deux boîtes, dont une (celle de droite) possédait une fenêtre sur le côté. Derrière la vitre, la main de l'étudiante apparaît. Sauf qu'il ne s'agit pas de sa main droite, mais de la gauche, dont l'image est reflétée grâce à un procédé astucieux. Quand on demande à l'étudiante de bouger la main droite, elle voit par la fenêtre une main qui refuse de s'animer. Au lieu d'en arriver à la seule conclusion logique qui s'impose (un jeu de miroirs), l'étudiante ne manque jamais de céder à un accès de terreur et croit que sa main est en quelque sorte paralysée.

Pire encore : un sujet qui observe une main en caoutchouc caressée en même temps que la sienne, cachée à sa vue, continuera à sentir cet effleurement alors que les caresses sur la main véritable auront cessé. Il n'est même pas nécessaire que la main postiche ait l'air naturel, ni qu'elle ressemble à une main. Qu'il s'agisse d'une boîte en carton ou d'un coin de table, le cerveau continuera de l'assimiler à une partie du corps. »

[Richard Powers, La Chambre aux échos, trad. Jean-Yves Pellegrin, Le Cherche Midi, «Lot49», 2008.]

~

barefoot

© Horst Paul Horst, 1941 

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