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12 décembre 2009

Traduction Brisset : Appel à virtuoses

« Appel à Virtuoses »

Communiqué de l'IIREFL (Institut international de recherches et d'explorations sur les fous littéraires, hétéroclites, excentriques, irréguliers, outsiders, tapés, assimilés, sans soublier tous les autres)

[1 rue du Tremblot, 54112 Fontenoy-la-Joûte, iirefl(at)orange.fr ]

~

Création originale pour les Cahiers de l'Institut. Il s'agit de traduire cet extrait de Jean-Pierre Brisset dans la langue de votre choix.

ATTENTION. Cela a été déjà traduit en allemand, anglais, arménien occ, arabe, basque, castillan, chinois, hindi, houma, italien, néerlandais, norvégien, polonais, wallon liégeois, wolof (Cf. Jean-Pierre Brisset, Prince des penseurs, inventeur, grammairien et prophète, Dijon, Les Presses du réel, 2001). Le breton, y a déjà un preneur.

« Je ne sais ce que c’est. Jeune sexe est. La première chose que remarqua l’ancêtre et qu’il ne connaissait pas, c’était un sexe jeune, en formation. Dans ce cas, les plus clairvoyants sont encore quelquefois forcés de dire : Je ne sais ce que c’est. Jeune sexe est, vaut : sexe est jeune, et : jeune est sexe. Le mot jeune peut être considéré comme un nom. Il en résulte que jeune désigne et désigna ceux qui prenaient le sexe. Les jeunes sont les enfants dont le sexe n’a pas encore atteint toute sa puissance, car il se développe toujours très lentement. […]

Je sais que c’est bien. Je ou jeu sexe est bien. Le premier jeu était le sexe. De là vient la passion du jeu. Le prudent cachait son jeu. Le pronom je désigne ainsi le sexe et quand je parle, c’est un sexe, un membre viril de l’Éternel-Dieu qui agit par sa volonté ou sa permission. C’est en parlant de son sexe que l’ancêtre s’aperçut qu’il parlait de son propre individu, de lui-même.[…]

Dans les premiers temps, les temps passés du verbe étaient des temps présents. Je l’eus valait : je l’ai, et a formé le passé défini du verbe lire : Je lus ; tu l’eus, tu lus ; il l’eut, il lut ; nous l’êumes, nous lûmes ; vous l’eûtes, vous lûtes ; ils lurent. Les premiers qui l’eurent furent les lurons et la première chose qu’ils lurent fut le sexe. Le sexe est aussi la première lyre, il produisait l’ire et rendait irascible. C’est là qu’il fallut d’abord lire, dans le délire. »

La Science de Dieu, « La formation du sexe », extrait.

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Commentaires
D
Très volontiers. <br /> Votre livre est très remarquable, ceci dit.
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T
Cher D.C.<br /> La prochaine fois que je croise notre ami commun du côté de Mokafé, nous vous inviterons à nous rejoindre pour un café-tarte aux myrtilles. <br /> Il est facile de m'identifier.<br /> J'ai fait tatouer "Hate" et "Love" sur mes poings.<br /> Révérend Harry Powell.
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D
«  I.<br /> <br /> La « Science de Dieu » et, pour une bonne part, « La Grammaire logique » se donnent comme une recherche sur l'origine des langues. Recherche traditionnelle pendant des siècles, mais qui, depuis le XIXe siècle, a été dérivée peu à peu du côté du délire. Soit une date symbolique pour cette exclusion : le jour où les savantes sociétés ont refusé les mémoires consacrés à la langue primitive. Mais, dans cette longue dynastie, un beau jour exilée, Brisset occupe une place singulière, et joue les perturbateurs. Tourbillon soudain, parmi tant de délires doux.<br /> <br /> II.LE PRINCIPE DE NON-TRADUCTION<br /> <br /> Il est dit dans l'Avertissement de « La Science de Dieu » : « Le présent ouvrage ne peut être entièrement traduit ». Pourquoi ? L'affirmation ne manque pas d'étonner, venant de qui recherche l'origine commune à toutes les langues. Cette origine n'est-elle pas constituée, comme le veut une tradition singulièrement illustrée par Court de Gébelin, d'un petit nombre d'éléments simples liés aux choses mêmes et demeurés sous forme de traces dans toutes les langues du monde ? Ne peut-on – directement ou non – ramener à elle tous les éléments d'une langue ? N'est-elle pas ce en quoi n'importe quel idiome peut être retraduit et ne forme-t-elle pas un ensemble de points par lesquels toutes les langues du monde actuel ou passé communiquent ? Elle est l'élément de l'universelle traduction : autre par rapport à toutes les langues et la même en chacune d'elles.<br /> Or ce n'est point vers cette langue suprême, élémentaire, immédiatement expressive que se dirige Brisset. Il reste sur place, avec et dans la langue française, comme si elle était à elle-même sa propre origine, comme si elle était parlée du fond des temps, avec les mêmes mots, ou peu s'en faut, distribués seulement dans un ordre différent, bouleversés par des métathèses, ramassés ou distendus par des dilatations et des contractions. L'origine du français, ce n'est point pour Brisset ce qui est antérieur au français; c'est le français jouant sur lui-même, et tombant là, à l'extérieur de soi, dans une poussière ultime qui est son commencement. »<br /> <br /> Et la suite, sur Roussel et Wolfson, que le Maître des Lieux nous inviterait, pour changer d'anthologie(s), à relire, par exemple dans l'édition Quarto Gallimard, « Dits et écrits », tome I, pp. 881-893.<br /> Ce qu'il y a de terrible tout de même, je le dis en passant, c'est que j'ai interrompu la lecture de « La Nuit du Chasseur » d'un certain Charles Tatum, pour venir sur ce blog. <br /> Proposez une traduction en morse.
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