Curés délétères
« André Fort, évêque d’Orléans, "a comparé" la taille d’un spermatozoïde avec celle du virus du sida : "voyant" que ce dernier est beaucoup plus "petit" qu’un spermatozoïde, il "pense" que le virus du sida peut "traverser" la paroi d’un préservatif puisque celui-ci a été fabriqué pour empêcher de faire "passer" des spermatozoides. L’évêque en "conclut" que les préservatifs font "passer" le sida. Cet homme est un malade mental : il aura suffi de l’entendre pour le savoir. Or les médias aujourd’hui en font un être de raison qui entrerait en débat avec la médecine et la science. Alors qu’il s’agit dans le discours et dans les faits attendus d’une violence radicale faite à l’humain. [...]
« Aujourd’hui, le pape catholique s’occupe de politique: pas de chance pour les vivants, c’est de mort qu’il s’agit encore et encore. L’interdit du préservatif, des moyens de contraception, de l’avortement, de l’euthanasie et du mariage homosexuel est, pour les temps des temps chrétiens et pour notre avenir démocratique, ce qui nous pend au nez, pauvres en dieu que nous sommes, et ce qui, peu à peu, miséricordieusement, va nous tuer, bien évidemment. Ce pape refusera pour les siècles des siècles la mort choisie et humanisée, l’enfantement désiré et décidé, l’accouplement libéré: ce pape dans les faits refuse l’humain de l’homme.
« Que faire? Changer de pape? Changer de Dieu? Non, il faut et il suffit d’en finir moralement et politiquement avec les deux. Calmement, en tant que philosophie de la vie, contre toute culture de mort. Puisque ces deux-là sont contre les droits fondamentaux de l’homme. Puisque nous sommes simplement des hommes. »
Alain Jugnon, « Des morts tueurs : un évêque est atteint »,
Lignes n°29, « De la violence en politique », mai 2009.