bon anniversaire, Jacques Calonne
Compositeur de musique dodécaphonique (joué par Boulez, admiré de Maderna, Stockhausen, Kagel), nouvelliste, dandy noctambule, natif de Mons, formé à la vie adulte par le Journal de Mickey, adepte d'astrologie et de physique amusante, acteur (dans les films de Bucquoy, De Heusch, Lehman notamment), inventeur d'une machine à brûler la chandelle par les deux bouts, polyglotte (il traduisit La Fontaine en volapük), vice-président de l'ordre des chiqueman, collectionneur de bouteilles vides, élève surdoué, ténor mondain (« Je suis un jeune homme charmant », Cf. le document sonore présenté plus bas), poète, amateur de bières, artiste complet (il fut le membre benjamin du mouvement Cobra),
l'insaisissable Jacques Calonne est né le 10 août 1930.
Nous lui souhaitons un excellent anniversaire. Un gros livre sortira au printemps prochain, qui lui sera consacré et dont le titre bien entendu affichera ses coordonnées (Jacques Calonne, 50°50'34'' lat. N, 14°21'18'' long. E). Commandé, mis en scène et préfacé par notre grande soeur-complice Sylvie Van Hiel Broodthaers, l'ouvrage paraîtra dans la collection "Cahiers H" des éditions L'Age d'homme. Parmi les innombrables contributeurs de ce pavé abondamment illustré, on remarquera la présence de Pierre Alechinsky, Noël Godin, Jan Bucquoy, Monica Salt, Jacqueline Aubenas, Claude François, Christian Dotremont, Fred Van Besien, Plastic Bertrand, Jacques Charlier, Jean-Pierre Verheggen, Jean De La Fontaine (traduit en volapük, comme évoqué plus haut), Marcel et Gabriel Piqueray, Edouard Baer, Boris Lehman et Patrice Bauduinet.
« Emmétrope et autodidacte d’origine morave. Il naquit un dimanche à 23h04 dans la gare d’Hyon-Ciply. […] Cosmétologue à ses moments perdus, il composa un parfum qui fit fureur, appelé Langoureux Vertige, et qui causa de nombreux ravages dans les quartiers résidentiels de Charleroi. Son goût inné de la montgolfière ayant fini par le rendre insupportable à ses voisins, il s’enfuit aux îles Féroé à bord d’un matelas pneumatique qu’il avait confortablement aménagé. C’est alors qu’il écrivit Zigzags et méridiens, ouvrage saisissant par sa concision et qui commença d’être publié par les soins d’une jeune femme nommée Carmen, qu’il rencontra dès son abordage. Agnostique jusqu’au bout, il embrassa pourtant la réforme de sainte Thérèse, espérant ainsi regagner son pays natal par des moyens détournés. Malheureusement il y prit goût et passa le reste de sa vie en dévotions bizarres. Lorsqu’on lui demandait quels étaient ses défauts, il répondait plaisamment qu’il n’en avait pas. On sait cependant qu’il était hâbleur, grand mangeur de cornichons et de salade au café noir très fort, mais il serait exagéré d’affirmer qu’il passait des nuits entières dans une tour gothique à déguster des cervelles meunière. »
Jacques Calonne, extrait autobiographique, supplément au Petit Dictionnaire
des Contemporains du Temps passé, Daily-Bul, La Louvière, 2003