Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
le vieux monde qui n'en finit pas
le vieux monde qui n'en finit pas
Publicité
le vieux monde qui n'en finit pas
Visiteurs
Depuis la création 1 409 963
Newsletter
Derniers commentaires
9 janvier 2018

nos films préférés en 2017 : Thomas Gombowhicks

chanduthemagiciantoads

Cette année, le Bureau politique du Parti tatumiste a décidé – toujours dans un esprit novateur, avant-gardiste, exigeant et funky – de limiter la « top liste » de l’année à une quinzaine de titres. Cette décision oblige le modeste et heureux contributeur de ce blog à une gymnastique de l’esprit et à une synthèse précise, pointue, affûtée (comme disait Cantona) de ses propres goûts dépassant l’exigence critique habituelle. Que le Seigneur Tatum soit ici remercié de sa magnanimité, de son agréable odeur corporelle et de l’occasion qu’il donne à une palanquée de cinéphages désœuvrés d’étaler leur mauvais goût.

Une fois de plus, nous allons doser un savant mélange de snobisme insupportable et de goûts douteux assumés avec une morgue incroyable mais qui a le mérite d’être sèche.

 

Les Quatre saisons d’Espigoule, Christian Philibert, 1999

Documenteur formidable, d’une drôlerie qui l’est non moins. La chasse au phacomochère est plus épique que n’importe quel film de super-slip. Chef-d’œuvre (j’exagère à peine).

 

Un homme de trop, Costa-Gavras, 1967

Costa-Gavras au début de sa carrière, c’est son deuxième long métrage après le polar Compartiment tueurs, qui se fait la main techniquement sur des films très codifiés. Adaptation du roman partiellement autobiographique de l’auteur cévenol Jean-Pierre Chabrol (qui écrira notamment une trilogie, Les Rebelles, sur son pays) sur ses années de résistance dans le maquis. Le film appartient de fait à ce sous-genre – qualifions le comme tel – du film de maquis. Le film suit une escouade de maquisards en 1943 qui libère douze résistants condamnés à mort. De retour dans le maquis, un homme est de trop. Le doute et les tensions s’installent au sein du groupe, alors que les actions du groupe s’intensifient.

Beau film d’aventures (tourné dans le Cantal, les Cévennes devant être indisponibles sans doute), affirmant l’intérêt de Costa-Gavras pour les films d’ensemble d’acteurs et les situations politiques complexes (les cocos, la droite, le semblant d’anarchisme de l’homme de trop). Coécrit par Cosat et Chabrol, avec l’aide de Daniel Boulanger aux dialogues (scénariste des meilleurs Philippe De Broca), et réalisé avec une efficacité effarante par Costa-Gavras (son deuxième film, bordel !) qui fait lorgner le métrage du côté du western. Ils n’oublient pas les conflits idéologiques au sein de la Résistance, comme dit plus haut, et l’indifférence face au conflit et au fascisme qui se pose in fine en impasse intellectuelle et morale au personnage de Piccoli, l’homme de trop.

Gros casting également (Cremer, évidemment impeccable, Brialy, Claude Brasseur, Charles Vanel, Piccoli, Clémenti, Jacques Perrin, Maurice Garrel… pas vraiment des demi-sels), avec des persos bien caractérisés, ce qui fait pour beaucoup dans le plaisir de visionnage.

We need more film de maquisards !

 

The Devils [Les Diables], Ken Russell, UK 1971

Un bon gros coup de trique.

the devils

 

L’Alpagueur, Philippe Labro, France 1976

Revisionnage en haute qualité. Encore plus surprenant, désarçonnant par ses détours narratifs, dans un style sec et froid. Bebel lève la pédale du cabotinage, Cremer toujours au top, t’y crois ça, coco ?

 

Ron Goossens, Low-Budget Stuntman, Steffen Haars et Flip van der Kuil, Pays-Bas 2017

Nouveau film des bataves pétés du bulbe responsables de la série, puis des films, New Kids(Turbo en 2010 et Nitro en 2011). Les New Kids étaient irrévérencieux, irresponsables, vulgaires, violents et surtout complètement stupides. Ce Ron Goossens est plus en demi-teinte, hésitant parfois entre la débilité absolue et une noirceur désespérée. Et même s’il force parfois un peu sur le méta (via le personnage du chanteur Dennie Christian notamment), il en reste un très beau portrait d’une galerie de losers et d’alcooliques. Lose et ébriété, un bien beau programme.

 

Chandu the Magician [Chandu le magicien], William Cameron Menzies [et Marcel Varnel, non crédité], 1932

Basé sur un show radio éponyme de la fin des années 1920, avec une intrigue « classique » du film d’aventures (en gros, faire que le méchant magicien indien Roxor/Bela Lugosi ne puisse pas devenir maître du monde, et pour ça un aventurier magicien, un vieux et une belle donzelle vont aller faire la bagarre dans des lieux exotiques). Arguments légers et poncifs réjouissants (magie, rayons laser de la mort, savant fou, exotisme, sidekick animalier, etc.), mais surtout prétexte pour Menzies et James Wong Howe à s’en donner à cœur joie dans les expérimentations visuelles. Un pur esprit de serial emballé dans un gros budget, mené par deux artistes qui ont les moyens de leurs ambitions, ce qui décuple le plaisir de visionnage. Ça va vous soigner de tous les Doctor Strange du monde.

 

La Bête lumineuse, Pierre Perrault, Canada 1982

Un film qui ferait presque croire que l’alcoolisme et l’éthylisme forcené ne sont pas si dangereux que ça. Toute la beauté du monde au fond d’un verre de vin.

 

Supersonic, Mat Whitecross, UK 2016

Les frères pétards du rock & roll, les rois de la punchline et les rock-stars les plus drôles en interview qui soient sont évidemment au centre du documentaire consacré aux premières années du groupe mancunien (de leurs débuts dans des caves à leur concert à Knewborth en 1996). Le film est composé uniquement d’images d’archives (parfois étrangement et inutilement « animées »), et avec de récents entretiens, uniquement en voix off. Persuadés dès leurs débuts de leur génie, les Gallagher filment tout, les concerts, les répétitions et leur intimité – les visionnages de match de foot par exemple. Au-delà d’une histoire du groupe, de son importance dans la musique populaire de la fin du siècle et de sa dimension historique (le dernier immense groupe de rock pré-internet, d’ailleurs après on n’en a plus eu d’autres), le film est avant tout l’histoire de deux frères, de leur amour et leurs conflits incessants. Si le film ne parlait que de ça, et pas de leur musique, ce serait déjà suffisant, tant les deux sont touchants. Les deux enfants cassos de Manchester sont devenus un instant les rois du monde de la musique, les working class heroes sont multimillionnaires et les héros du peuple sont, comme on le sait, immortels.

autopromo https://www.c-lab.fr/emission/en-attendant-godard/924-fuckin-biblical-rockumentaire-gin-tonic.html

 

The Best Years of Our Lives [Les Plus Belles Années de notre vie], William Wyler, USA 1946

Le genre de visionnage que l’on repousse à l’infini, de peur d’être déçu. Et au final c’est encore plus terrassant qu’espéré.

 

Red Letter Media – The Nerd Crew

D’année en année les loustics de Red Letter Crew ont fait de leur chaîne Youtube les podcasts les plus drôles et les plus in the spot consacrés à la pop culture cinéma hollywoodienne.

https://www.youtube.com/channel/UCrTNhL_yO3tPTdQ5XgmmWjA

 

Rom, Menelaos Karamaghiolis, 1989

https://www.youtube.com/watch?v=JOYqQdPkUR8

 

Le Soldatesse [Des filles pour l’armée], Valerio Zurlini, Italie 1965

Anna Karina, Marie Laforêt, Tomas Milian, la Seconde Guerre mondiale, la Grèce, un convoi de prostituées, un jeune lieutenant fatigué, des miliciens pervers, des soldats tout sauf héroïques. Grand, beau, terrible film.

 

El Bar [Pris au piège],Alex De La Iglesia, Espagne 2017

Alex De La Iglesia, j’aime ton cinéma d’amour tantrique.

 

Vice Principals, Jody Hill & Danny McBride, USA 2017

La plus belle, drôle et touchante œuvre de 2017. Word.

 

Et enfin, trois coups de cœur à des cinéastes/acteurs, pour l’ensemble de leur œuvre.

F.J. Ossang. Redécouverte de toute sa filmographie, courts métrages inclus. Fascinant, poétique, jamais poseur, passionnant et exigeant. Vivement 9 Doigts.

Larry David. Avec la saison 9 de Curb Your Enthusiasm, Larry David nous rappelle qu’il n’est pas le héros que nous méritons, mais celui dont le monde a besoin. Pretty, pretty, preeeettyyyyy good.

Tomas Milian. L’acteur est mort cette année, laissant une filmographie incroyable derrière lui. Il était mon acteur préféré, le genre qui vous surprend toujours, qui sauve un film à lui tout seul (et Dieu sait que j’ai regardé des bouses juste pour lui) et surtout devant lequel je retrouve un enthousiasme de gamin à chaque fois. Son charisme, sa voix, son jeu (son évolution au fil des années est fascinante), sa classe incroyable (peu importe les fringues ridicules qu’il porte dans la saga des Nico Giraldi), ses personnages grandioses me marqueront à jamais. Adiõs Cuchillo, Adiõs Monnezza, Adiõs Providence, Adiõs Nico. Vaya con dios, compañero.

http://sebavitale.com/2006-olympics-opening-and-closing-ceremonies/photography/tomas-milian/

le soldatesse

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité