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le vieux monde qui n'en finit pas
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16 octobre 2020

Lectures pour tous : William Hjortsberg

« Fusion mémorielle. Le terme seul a toujours écœuré Vera Mitlovic. Il y a quelque chose de dégoûtant dans ce mélange de mécanique et de sentiments. Vera se souvient de certains de ses amants romantiques (aujourd’hui une poignée de cendres au fond d’une urne solitaire) qui interprétaient avec force discours verbeux quelques minutes de friction plaisante et l’émission de la valeur d’une cuillerée de sperme comme quelque chose de cosmique, une union des âmes. Comment avait-elle supporté de tels imbéciles ? Dans sa jeunesse, Vera était une athlète sexuelle accomplie, et si elle criait un peu pendant l’orgasme, ce n’était pas pour célébrer un rite païen. Ce qu’elle demandait, c’était de la technique et de l’innovation. Elle préférait de loin le harnais et l’habile application du fouet aux attentions d’un homme qui croyait que son pénis était une extension de l’univers. En fait, de tous les jeunes galants qui montaient dans sa loge avec des bouquets somptueux et des flatteries élégantes, celui dont elle se souvient le mieux est un comte aux yeux vairons qui cingla un jour ses seins nus d’un bouquet de roses qu’il venait lui offrir. »

William Hjortsberg, Matières grises, 1971, Robert Laffont « Ailleurs et demain » (1974),
traduit de l’anglais par Guy Abadia [Merci à Glaz qui m'a rafraîchi la mémoire]

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